mercredi 30 novembre 2011

Chapitre 18 de Limonade - Episode 5

La nuit était déjà tombée lorsque Fabrice et Corentin quittèrent la libraire ésotérique. Une pluie fine mouillait le macadam et les trottoirs humides reflétaient la lumière orangée des réverbères. Le sac en plastique blanc fourni par la table d’Hermès protégeait le livre de la pluie.

En avisant la moto couverte de gouttes froides, Corentin soupira :
— On aurait dû prendre le bus...
— À cette heure, et un dimanche en plus, les bus passent toutes les trente minutes.

L’adolescent admit le bien-fondé de la remarque. Pendant que son compagnon retirait l’antivol de la roue avant, il glissa La magie des minéraux et des végétaux correctement emmailloté sous son blouson.

Au moment d’enfourcher la selle, il remarqua que Fabrice avait une main crispée sur la poitrine.
— Qu’est-ce qu’il y a ? s’inquiéta le benjamin tout en se maintenant en équilibre sur la selle glissante.
— C’est le truc de Charline, il me brûle !

La grimace qui déforma les traits de Fabrice quand qu’il sortit le talisman de sous son tee-shirt était éloquente. L’entrelacs de perles et de fils paraissait aussi chaud que du métal porté au rouge. Il l’exhiba à son ami en le tenant du bout des doigts.

Avec une moue circonspecte, Corentin le manipula en espérant découvrir la cause de sa chaleur. Cependant, le pendentif ne fonctionnait pas pour lui et il rendit à son propriétaire.
— Tu penses que c’est lié à mon pressentiment ?
— Oui. Raison de plus pour ne pas traîner ici !

Sans s’attarder davantage, les deux adolescents quittèrent la ruelle, emportés par le grondement enroué de la moto. Après une centaine de mètres, celle-ci fit une embardée qui manqua de la coucher sur le bitume

Les réflexes de Fabrice suffirent à leur éviter un accident. Hélas, il eut beau pousser les gaz au maximum, elle refusa de reprendre son élan.
— Je crois que le réservoir est à sec ! hurla-t-il à travers la vitre ouverte de son casque.

À ses grands gestes et ses efforts désespérés pour redémarrer, Corentin n’eut aucun mal à comprendre la situation. Il se cramponna à son ami tandis que ce dernier obliquait leur trajectoire vers une station-service.

lundi 28 novembre 2011

Chapitre 18 de Limonade - Episode 4

Ses derniers doutes dissipés, un sourire retroussa la bouche d’Anne-So.
— Je te tiens, chantonna-t-elle en se penchant sur le lit.

Tout ce dont elle avait besoin pour se débarrasser définitivement de son rival se trouvait à portée de main. Avec quelques-uns de ses cheveux et le sortilège adéquat, elle n’aurait plus jamais à se préoccuper de cet exorciste de malheur.

Au moment où la jeune fille tirait l’oreiller de Corentin vers elle, une boule de fourrure noire jaillit de sous la couette. D’un coup de griffe, l’animal lui entailla le poignet jusqu’au sang, puis se réfugia sous le lit en feulant.

— Satanée bestiole, jura-t-elle en se félicitant de ne pas avoir crié sous l’effet de la surprise.

Après avoir pressé un mouchoir contre sa blessure, Anne-Sophie reprit sa tâche là où elle avait été interrompue. Délicatement, elle préleva sur la taie d’oreiller une douzaine de cheveux châtains, tantôt raides ou bouclés. Elle fit attention à ne pas emporter par mégarde de poils de chat afin d’éviter les interférences, puis glissa ses trouvailles dans une pochette de tissu.

Les deux objectifs de sa venue étant remplis, elle passa de nouveau son bracelet autour de son poignet. Le contact du métal froid contre se griffure lui arracha une grimace. Cependant, au contact du sang, les runes gravées vibrèrent d’une énergie nouvelle.

Stupéfaite, Anne-Sophie activa le pouvoir du bijou. En dépit de l’usage qu’elle en avait fait quelques minutes plus tôt, l’enchantement avait retrouvé toute sa puissance.

L’espace d’un court instant, les mains de la jeune fille se couvrirent d’un miroitement chamarré avant de se fondre dans le décor en arrière-plan. La netteté de l’illusion était bien supérieure à celle du début de son intrusion.

Assurée d’être indétectable, Anne-So quitta la chambre comme elle était venue. En passant devant la porte du salon, elle tendit l’oreille afin de surprendre les paroles échangées par Émilie et la voyante.
— Cette carte n’est pas négative en elle-même, expliquait Évelyne Pomarec, mais elle implique de grands changements, une remise en question profonde de ton identité. Par contre, celle-là est beaucoup plus négative…
— C’est la mort.
— Oui, l’arcane treize, celle qui ne porte pas de nom.

Rassurée qu’il s’agisse d’un simple tirage de carte, la jeune sorcière se faufila jusqu’à la porte d’entrée et sortit dans le jardin. Émilie de tarderait pas à la rejoindre et, ensemble, elles pourraient passer à la seconde étape de son plan.

vendredi 25 novembre 2011

Chapitre 18 de Limonade - Episode 3

Tandis que la consultation divinatoire se poursuivait au rez-de-chaussée, Anne-Sophie gravit les marches escarpées jusqu’à la chambre sous les combles. Autour de son poignet, le bracelet en argent gravé de symboles magique perdait graduellement de son pouvoir. Avant que les effets de l’enchantement d’invisibilité ne se dissipent, elle le retira pour le glisser dans le sac rond qui pendait contre sa hanche.

Après avoir refermé la porte derrière elle pour ne pas être dérangée, la jeune sorcière porta un regard critique sur le mobilier qui l’entourait. Persuadée que Fabrice était tombé sous l’influence d’un sorcier inconnu, elle avait utilisé les cheveux accrochés à son casque afin de retrouver la trace de l’exorciste amateur. À présent, elle espérait découvrir des preuves de son intuition ou, à défaut, un moyen de se débarrasser de l’importun.

Au premier abord, la pièce dans laquelle elle se trouvait n’avait rien de l’antre d’un magicien. Le désordre du bureau et les dessins accrochés au mur donnaient à la chambre un côté artiste. D’après les livres de cours étalés parmi les croquis, le garçon qui habitait ici n’était qu’en seconde. Selon les étiquettes collées çà et là, ce dernier se prénommait Corentin.

Une sensibilité familière, presque magique, émanait du bric-à-brac qui encombrait le plan de travail. Anne-Sophie sortit une fine poudre de craie de son sac et en jeta une pincée en l’air. Malgré les paroles magiques qu’elle prononça, la poussière blanche se dispersa dans l’air.
— Aucun objet de pouvoir ! Mais ce n’est pas possible, pesta la jeune fille.

L’absence d’artefact dans cette chambre la laissa perplexe. Chaque sorcier en possédait au moins un, pour l’aider à canaliser son énergie lors des rituels ou pour amplifier ses pouvoirs.

En examinant les livres qui gisaient au pied du lit, Anne-Sophie obtint néanmoins la confirmation que le dénommé Corentin s’intéressait de près la magie. Plusieurs ouvrages traitaient les propriétés magiques des plantes, et d’autres étaient consacrés aux runes.

mercredi 23 novembre 2011

Chapitre 18 de Limonade - Episode 2

L’apprentie sorcière réprima l’inquiétude suscitée par cette disparition. Elle reporta son attention sur la femme qu’elle était venue consulter. Avec ses longs cheveux noirs striés de blanc et sa tunique ample, Évelyne ressemblait davantage à une bohémienne qu’à une adepte des arts occultes. Son regard clair s’animait cependant d’un éclat trahissant une perspicacité au-delà de celle des personnes ordinaires.
— Tout va bien ? s’inquiéta la voyante.

Au ton de sa voix, Émilie comprit que son interlocutrice ressentait son trouble. Tout en tâchant d’imaginer une explication crédible pour son attitude distraite, elle répondit :
— Oui, oui, marmonna-t-elle, j’ai cru entendre quelque chose dans le jardin.
— Ah, ce doit être Lucifer qui se promène.

Pour être déjà venue, la jeune fille savait que ce nom diabolique appartenait à un chat noir aux yeux d’un vert phosphorescent et aux griffes acérées, un vrai chat de sorcière. Elle esquissa un vague sourire destiné à rassurer la femme qui l’invita à entrer.

Avant de franchir la porte, Émilie se remémora les consignes qu’Anne-Sophie lui avait répétées durant tout le trajet. Elle devait retenir la voyante dans son salon pendant une demi-heure, puis repartir en s’efforçant d’avoir l’air naturel. L’emploi d’une formule de silence devant le portillon avait été un ajout de dernière minute de la part de sa compagne, mais jamais il n’avait été question que celle-ci disparaisse.

Un dernier regard au jardin désert assura à la jeune fille qu’elle se retrouvait seule. Elle hésita à rebrousser chemin, puis, finalement, s’engagea dans le couloir baigné d’une lueur orangée.

Au moment de refermer la porte, le battant buta sur quelque chose.
— Laisse-la ouverte, souffla une voix désincarnée semblable à celle qu’Anne-Sophie prenait pour chuchoter ses ordres lors des cérémonies.

Un courant d’air tiède frôla le bras d’Émilie. Affolée, elle le ramena précipitamment contre sa poitrine.
— Anne-So, tu es là ?
— Chut !

L’expression impérieuse pouvait sans mal être attribuée à la sorcière bien que celle-ci soit invisible. Un miroitement de l’air à l’endroit d’où provenait la voix signalait sa présence malgré le sortilège qu’elle employait pour ne pas être vue. Émilie perdit le phénomène optique de vue au détour de l’escalier menant à l’étage.

Déçue du manque de confiance témoignée par Anne-Sophie, elle la laissa à ses activités mystérieuses et pénétra dans le salon. Déjà installée dans son fauteuil, Évelyne Pomarec avait étalé les arcanes de tarot sur la table devant elle.
— Vous n’auriez pas plutôt des runes ? demanda Émilie.

lundi 21 novembre 2011

Chapitre 18 de Limonade - Episode 1

Au moment de pousser le portillon encadré d’hortensia au feuillage doré, les deux filles échangèrent un regard lourd de sens.
— Il est temps de régler les choses à notre manière, déclara Anne-Sophie.
— Oui.

Sa compagne, plus jeune de deux ans, baissa les yeux vers le goudron à ses pieds. Elle s’agenouilla sur le trottoir et, à l’aide d’une craie blanche, traça une série de runes. Une onde de pouvoir parcourut son bras avant d’imprégner les symboles dessinés devant le portail.
— Silence, imposa-t-elle aux runes avant de s’engager dans le jardin.

Lorsqu’Émilie posa le pied sur l’allée recouverte de gravillons, les pierres n’émirent pas le moindre crissement.
— Ça a marché, dit-elle en se retournant vers sa compagne, une étincelle de fierté dans les yeux.
— Bien sûr que ça a marché, je te rappelle que je t’ai donné mon amulette.

La sécheresse de cette réponse serra le cœur de l’adolescente. En temps normal, elle manquait de talent pour insuffler sa volonté aux runes. Le don d’Anne-Sophie lui en donnait désormais la capacité, mais ce cadeau avait un prix : accompagner cette dernière chez une voyante, et, bien sûr, garder cette petite aventure secrète.

Ce fut sur ces pensées qu’elle s’avança à travers le carré de verdure qui séparait le pavillon de la rue Courteline. De part et d’autre de l’allée, la pelouse était recouverte d’un tapis de feuilles mortes allant du jaune pâle au brun, en passant par le rouge écarlate de la vigne vierge dont les vrilles grimpaient le long des murs. Comme laissé à l’abandon, le jardin se parait des couleurs de l’automne.

Distraite de son observation des lieux par un picotement désagréable sur sa nuque, Émilie hâta le pas. Sans un bruit, ses mocassins écrasèrent les feuilles sèches accumulées contre les marches du perron. Alors qu’elle pressait le bouton de la sonnette, une vibration semblable à celle qu’elle avait ressentie en traçant les runes fusa dans son dos.

La jeune fille s’apprêtait à se retourner lorsque le battant s’ouvrit.
— Excuse-moi Émilie, commença la voyante sur le seuil, je ne t’avais pas entendue arriver.

Intriguée qu’Évelyne Pomarec s’adresse exclusivement à elle, Émilie jeta un coup d’œil par-dessus son épaule. À l’exception de la chute des feuilles, aucun mouvement n’agitait la pelouse envahie d’herbes folles ; Anne-Sophie s’était volatilisée.

vendredi 11 novembre 2011

Les 8es rencontres de l'imaginaire de Sèvres

Cette année, j'ai l'occasion de donner un coup de main à l'association Transition sur leur stand des huitièmes rencontres de l'imaginaire qui se dérouleront à Sèvres (près de Paris) le samedi 10 décembre. Je serais donc présente sur le salon pour tenir compagnie aux membres de l'association et vendre des fanzines.

Personnellement, je compte bien en profiter pour me procurer les derniers numéros d’Éveil et de Pénombre. Vous pourrez donc vous attendre à un compte-rendu de mon premier salon de littérature côté exposant, en attendant de faire des dédicaces pour Limonade, et aux critiques des fanzines durant le mois de décembre.

Si vous voulez-vous faire une idée de Transition et de ses publications, leur site a été amélioré récemment (Transition, l'autre réalité) et le forum d'Actu SF donne des informations utiles (les rencontres de l'imaginaire 2011).

mercredi 9 novembre 2011

Le protectorat de l’ombrelle : Sans forme


Une fois n’est pas coutume, je n’ai pas attendu des mois et des mois avant de lire ma dernière acquisition en date : Sans forme, le second tome du protectorat de l’ombrelle. Il s’agit donc du deuxième volet des aventures d’Alexia, qui entretemps a pris le nom de son époux, rédigé par Gail Carriger.

Pas de réels changements depuis le premier tome de la série, l’intrigue est très linéaire et souffre d’une atmosphère bardée de clichés. Les interactions entre les personnages apportent un rythme certain et les rebondissements s’enchaînent à grande vitesse. J’ai néanmoins applaudi l’apparition d’une ombrelle toute neuve, bardée de gadget digne de James Bond (et pour le coup, un brin exagérée) et certains personnages très sympathiques, parmi lesquels une inventrice française et une momie. A mon grand regret, le côté Egypte Ancienne n’a pas été exploité en profondeur et le voyage en dirigeable m’a semblé bien longuet.

C’est d’ailleurs un reproche récurent concernant la plupart des aspects de ce roman : l’auteur se contente de survoler son univers et ses personnages qui, à de rares exceptions, manquent de relief. Pourtant, à travers les éléments qui apparaissent au détour d’un dialogue ou d’une description, l’auteur laisse à penser qu’elle a créé un univers original. Dommage, qu’elle ait une tendance marquée à la rétention d’information.

Je déplore aussi la non-résolution de certains détails qui ne se justifie que par la nécessité d’attiser l’envie des lecteurs d’acheter de tome suivant. Je dois reconnaître que cette technique marche plutôt bien, mais je trouve cela assez déloyal en fin de compte. A mon avis, Le protectorat de l’ombrelle a bien assez de potentiel pour accrocher un public autrement qu’avec des ficelles aussi grossières, et pas toujours très cohérentes.

Je vous laisse juger d’après la quatrième de couverture écrite sur le même ton que le précédent opus :
« Miss Alexia Tarabotti est devenue Lady Alexia Woolsey.
Un jour qu’elle se réveille de sa sieste, s’attendant à trouver son époux gentiment endormi à ses côtés comme tout loup-garou qui se respecte, elle le découvre hurlant à s’en faire exploser les poumons. Puis il disparaît sans explication… laissant Alexia seule, aux prises avec un régiment de soldats non-humains, une pléthore de fantômes exorcisés, et une reine Victoria qui n’est point amusée du tout.
Mais Alexia est toujours armée de sa fidèle ombrelle et des dernières tendances de la mode, sans oublier un arsenal de civilités cinglantes. Et même quand ses investigations pour retrouver son incontrôlable mari la conduisent en Écosse, le repère des gilets les plus laids du monde, elle est prête ! »

Pour finir, je n’irais pas jusqu’à affirmer que ce roman m’a déçue. Cependant, il n’en reste pas moins que, une fois l’effet de surprise passé, l’auteur ne parvient pas donner une profondeur suffisante à cette série. J’attends cependant de mettre la main sur le troisième tome pour être fixée.

lundi 7 novembre 2011

Sometimes, I'm a dragon too...


Voilà, après près d'un an de silence, je parasite une nouvelle fois le limo-blog! Pas de film, mais un livre, again! (Si vous vous demandez si j'ai un problème avec Batman, ma réponse est: "Pas du tout.")

Et donc en cette heure avancée de la nuit , je vais parler d'une petite perle que j'ai lu il y a quelques mois de celà.


Dragon déchu, de Peter Hamilton . Hummm! De la SF spatiale comme on les aime , avec tout pleins de vaisseaux, de nanotech, de nouvelles colonies et de space invaders (qui ne sont pas ceux que l'on croit) dedans! So yummy!

Bon, avant de donner mon avis, un petit résumé, histoire de vous mettre à l'aise.

"Au XXIVe siècle , à l’aide de la technologie des trous de vers , l’humanité a colonisé plusieurs dizaines de systèmes planétaires, dans un rayon d'une centaine d'années - lumière autour de la Terre. Les voyages intersidéraux coûtant très chers, ceux-ci sont devenus le monopole de grandes compagnies. Mais ces compagnies ne retrouvant pas de bénéfice dans la colonisation , le commerce interstellaire étant pénalisé par les coûts prohibitifs des voyages, la colonisation est arrêtée dès 2285.
En cette fin du XXIVe siècle, les compagnies, comme la compagnie Sino-Australienne Z-B, Zantiu-Braun, procèdent à des opérations de « retour sur investissement », consistant en des expéditions militaires de pillage plus ou moins légal sur les planètes colonisées.
Sur la planète Amethi, Lawrence Newton , adolescent et fils d’un des principaux personnages de la planète, ne rêve que de devenir capitaine de vaisseau spatial . Après une trahison qui le hantera toute sa vie , il s’enfuit de son monde natal à la poursuite de son rêve.
Vingt ans plus tard, il est devenu sergent de Zantiu- Braun, ayant échoué à devenir pilote de vaisseau.
Devenu cynique au fil des ans, Lawrence décide de profiter de ce qui est sa seconde mission sur la planète Thallspring pour réaliser son propre retour sur investissement , en exploitant une richesse ignorée de la société.
Cependant, la campagne sur Thallspring se passe beaucoup moins bien que prévu pour Zantiu-Braun, et Lawrence se retrouve impliqué dans un conflit entre deux groupes antagonistes."


Cela vous a-t-il intrigué? Et bien moi, oui. Certes, le titre n'y est pas pour rien ( comment ça, moi? une fixette sur les dragons? tssss!), et le fait qu'on puisse mettre un dragon dans de la SF m'a vraiment titillé la curiosité.

J'ai... tout de suite accroché , ou presque . C'est quand même un petit pavé de près de 950 pages. Le personnage principal est un sergent désabusé, avec un vieux rêve qui, on l'apprend au fur et à mesure des chapitres, n'en est plus vraiment un. Je ne tiens pas à spoiler, donc je ne dirais rien à part:
Lisez le!

Vraiment, c'est bien écrit, avec une ou deux longueurs que l'on pardonnera très facilement au vue des scènes d'actions très bien décrites. Les personnages sont complets, aussi détestables, cyniques, arrogants ou paumés soient- ils. La trame est merveilleusement bien faite, tous les fils se mettent en place pour un final qui m'a fait répéter pendant une dizaine de minutes "Très bien, vraiment très bien!" et c'est vraiment très rare . Mon dernier coup de coeur de cette envergure fut pour les salauds gentilshommes et ce cher Locke Lamora (si Loutre n'en a pas déjà parlé, je blablaterais deux mots dessus un jour!).

Enfin bref, un grand hourra pour Hamilton, et ses autres livres vont bientôt rejoindre ma bibliothèque personnelle.

Jean Charles, pseudo-drake bibliophage, will be back!.

vendredi 4 novembre 2011

Chapitre 17 de Limonade - The end

En dépit d'une mise à jour aléatoire, ce chapitre 17 a fini par être mis en ligne dans son intégralité. Pour mémoire, il a commencé ici, et sur un suspense insoutenable. J'ose espérer que les mystères laissés par le chapitre 16 ont trouvé une réponse satisfaisante.

Le chapitre 18 est actuellement en cours d'écriture, mais j'ai quelques chroniques de livres qui attendent. Il y a aura donc une interruption d'une semaine ou deux, le temps de prendre de l'avance sur le roman et de vous faire partager mes coups de cœurs littéraires du moment.

mercredi 2 novembre 2011

Chapitre 17 de Limonade - Episode 11

Après avoir épuisé sa panoplie de mimiques, Corentin s’adossa contre un rayonnage.
— Sur le moment, je me suis juste senti bizarre, un peu comme si j’allais m’endormir debout. J’ai essayé de me pincer pour rester éveillé, mais ça ne marchait pas. C’est à ce moment que j’ai compris que ma vision était bonne, et que j’avais été stupide de refuser d’y croire.

La gorge sèche, l’adolescent toussota dans son poing, puis poursuivit :
— J’étais dans le bus, alors je ne pouvais pas faire grand-chose. Je me suis focalisé sur la sensation et j’ai essayé de me concentrer pour la faire partir, pour que la torpeur disparaisse. A ce moment, je ne savais même plus pourquoi je faisais ça, mais j’ai continué. Et puis tout à coup, j’ai senti comme une vague de chaleur à l’intérieur de moi.

Le retour du libraire interrompit le récit.
— Vous avez de la chance, dit-il aux deux garçons. Il m’en reste juste un exemplaire de chaque. Lequel voulez-vous ?
— Je ne sais pas trop, hésita Corentin, je peux les feuilleter pour comparer ?
— D’accord, mais faites-y très attention.

Avec précaution, il prit les deux ouvrages des mains du libraire.
— Comment tu comptes trouver le bon ? s’enquit Fabrice.
— Au hasard, en général ça marche plutôt bien.

En guise de démonstration, Corentin ouvrit chacun des volumes en plein milieu. Sur l’un, il tomba sur une double page consacrée aux substances censées préserver des pertes de mémoire et, sur l’autre, un laïus incompréhensible sur la structure électrique du cerveau.
— Je pense qu’on va prendre La magie des minéraux et des végétaux, trancha l’apprenti magicien.

Alors que le libraire replaçait l’ouvrage non-retenu dans le rayonnage, les yeux bleus de Corentin se figèrent sur la couverture d’un roman. Suivant le regard de son ami, Fabrice prit le livre pour l’observer.
— C’est ça qui te met dans un état pareil ? Le golem, mythe ou réalité.

Un hochement de tête nerveux lui répondit alors que le benjamin se détournait.
— J’ai un mauvais pressentiment, avoua-t-il d’une voix blanche, très mauvais.