La secousse me projeta sur Lola. Les autres passagers nous regardèrent ; il me semblait qu’elle avait poussé un cri lorsque je l’avais percutée. Je sortis du bus sur ses talons.
— Écoute Lola, je suis désolé. J’ai cru que le bus s’était arrêté et je me suis levé.
— Ce n’était pas une raison pour me tomber dessus.
— Je me suis dit que c’était une meilleure idée de retenir mon sac. Il est lourd, tu sais…
Les justifications n’étaient pas mon fort. Je me contentais habituellement d’expliquer la situation telle que je la percevais. Cette fois-ci, j’avais l’intuition que ça ne suffirait pas. Je n’avais pas l’intention de passer pour un pervers, surtout que nous ne sortions ensemble que depuis trois jours.
Je dus accélérer pour rattraper Lola. Elle se retourna quand je fus à son niveau, son sourire dissipa mes inquiétudes.
— Merci de m’avoir évité d’être écrasée par ton sac.
On aurait pu croire que j’avais été flatté qu’une aussi jolie fille m’ait demandé d’être son petit ami. Pourtant, ce n’était pas le cas, pas plus que je n’étais mal à l’aise en sa présence. Elle me plaisait, mais ce n’était pas une raison pour me transformer en imbécile. Certains de mes camarades ne partageaient pas mon point de vue.
Lola bénéficiait des attentions d’une partie non négligeable du lycée. Mes amis m’avaient même rapporté des rumeurs à propos de menaces qui pesaient sur moi. Les admirateurs les plus fervents de ma petite amie allaient jusqu’à prendre mon détachement pour une insulte.
Nous parlâmes assez peu sur le chemin du retour. Principalement de livres et de bande dessinée, étant donné que c’étaient les rares sujets où je ne faisais pas preuve d’une inculture décourageante.
Je poursuivis ma route après l’avoir accompagnée jusqu’à son portail. J’étais presque arrivé chez moi, lorsque j’entendis un chuchotement étouffé derrière une haie en friche. J’eus juste le temps de me retourner pour recevoir un coup de poing dans la figure. Sonné, je ne vis pas arriver les coups suivants. Je me retrouvai à genoux, mon poignet me faisait atrocement souffrir.
— Vous avez besoin d’aide ?
La voix était féminine et ne semblait pas s’adresser à quelqu’un en particulier. La chose la plus étonnante était qu’elle venait du jardin à l’abandon de l’autre côté de la rue.
Accroupie sur le mur de la propriété, une jeune femme nous regardait. Mes agresseurs parurent encore plus surpris que moi, ce qui n’empêcha pas un coup supplémentaire de s’abattre. La rue se mit à tourner autour de moi et je perdis connaissance.
lundi 28 septembre 2009
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J'aime bien le côté humoristique de la bastonnade, ça ma fait rire... Courage et bonne continuation
RépondreSupprimerMerci.
RépondreSupprimerCe n'est cependant pas très gentil envers Guillaume de trouver cette scène amusante.