mercredi 30 septembre 2009

Le pendule du vorcier - Episode 2

Ce fut une sensation de brûlure, associée à une forte odeur d’alcool, qui me réveilla. Une femme brune était penchée sur moi, un verre de liqueur à la main. Je repris totalement mes esprits quand je réalisai qu’elle portait une chemise d’homme blanche et largement déboutonnée.

Je fis de mon mieux pour ne pas laisser mes yeux m’attarder sur sa poitrine. Ce qui se révéla difficile, car ma position me faisait bénéficier d’un point de vue imprenable. Je n’avais pas envie de me faire prendre pour un pervers une fois de plus aujourd’hui.

Heureusement, elle ne sembla pas remarquer mon regard qui se fixait sur tout, sauf son décolleté ravageur. Elle se contenta de s’asseoir dans un fauteuil et de croiser les jambes. Je détournai une fois de plus les yeux, la chemise était le seul vêtement qu’elle portait. Son visage était anguleux et me laissa une impression de pâleur qui contrastait avec ses cheveux noirs.

Tous les meubles de la pièce étaient protégés par des draps blancs, comme dans une maison inhabitée depuis longtemps. Seuls nos deux fauteuils et un guéridon à proximité avaient été découverts. La jeune femme ne disait rien. Son regard était étrange, ses yeux gris me traversaient comme si je n’existais pas. J’avais l’impression d’être un fantôme, et cela me mettait mal à l’aise.
— J’avais entendu dire que le quartier était très calme.

Il me fallut un moment avant de comprendre qu’elle venait de parler, ses lèvres avaient à peine bougé. Elle avait la même intonation que lorsqu’elle avait proposé son aide, comme si elle parlait toute seule.

Je dus réfléchir pour trouver une réponse à peu près appropriée.
— Euh oui, en général c’est le cas.
Je me risquais à lui demander son nom. Sa réponse, ou plutôt la manière dont elle me répondit me firent regretter d’avoir posé cette question.

Le silence dura encore, son regard se fixa sur moi pour la première fois depuis que j’avais repris connaissance, puis elle se leva.
— Il est temps de rentrer chez toi, non ?
Je me levai à sa suite. J’étais plus qu’heureux de quitter cette pièce sombre, ses meubles fantômes et sa mystérieuse résidente. De plus, mes parents n’allaient pas tarder à se demander où j’étais passé.

Elle m’accompagna jusqu’au portail. Les grilles grincèrent horriblement lorsqu’elle les ouvrit. Je m’apprêtais à les franchir quand elle me saisit le poignet. J’étouffai un cri de douleur qu’elle ne parut même pas remarquer.
— Je pense que nous nous reverrons.

Décidément, cette Alex était une drôle de personne.

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