Dans l’obscurité de sa chambre, Corentin écarquilla les yeux. La bouche ouverte, il aspira une grande goulée d’air. Ses doigts enserraient la couette avec une telle force qu’il craignit de déchirer le tissu. Il décontracta les muscles de ses bras et de ses épaules qui étaient tétanisés, puis fixa le plafond.
Les étoiles fluorescentes au-dessus de lui étaient réduites à de faibles étincelles jaunâtres. Toute une nuit s’était écoulée jusqu’à cet éveil brutal. Il était incapable de se souvenir des images effrayantes qui avaient mis fin à son sommeil. Quelque part, il supposa qu’il valait mieux les oublier.
Les chiffres rouges de son radioréveil lui apprirent qu’il était bientôt l’heure de se lever. Il attendit dans son lit que la sonnerie de se mette en marche, puis débuta sa journée d’une humeur maussade.
Le fond de café à l’intérieur d’une tasse abandonnée sur la table de la cuisine trahissait que sa tante avait veillé très tard. De toute manière, il n’avait pas envie de lui parler. Un message sur la porte du réfrigérateur l’informa qu’elle se rendrait à l’hôpital aux alentours de quatorze heures. Il ajouta qu’il l’accompagnerait, sans préciser que c’était avec l’espoir que Gwenaëlle soit au chevet de sa famille.
Son trajet jusqu’au lycée, puis les cours qui occupèrent sa matinée ne parvinrent pas à le distraire de ses préoccupations lugubres. Il n’eut de cesse de triturer le lien écarlate qui lui enserrait le poignet. Le bracelet se composait de douze fils distincts sur lesquels étaient enfilées six perles de jade ainsi que deux pièces cuivrées.
L’adolescent supposa que les propriétés de ce bijou étaient similaires à celles des attrapes-rêves de Charline. Cependant, ses pensées se détournèrent de la jeune fille pour se tourner vers Gwenaëlle, comme l’aiguille d’une boussole vers le nord.
Il ne chercha pas à voir Fabrice et regagna le domicile de sa tante au plus vite. Évelyne l’accueillit avec un pauvre sourire :
– Tu veux vraiment venir avec moi à l’hôpital ?
Corentin confirma sa décision et, après un repas rapide, ils montèrent tous les deux dans la voiture.
vendredi 4 mars 2011
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