Lorsqu’elle redescendit au bout d’une dizaine de minutes, elle arborait une face lugubre.
– Tu avais raison, il est arrivé malheur à la famille Mariot-Gennec.
L’emploi du nom de la mère de Gwen accolé à celui de son nouvel époux intrigua l’adolescent. Il n’eut néanmoins pas le courage de réclamer des explications. Sa tante poursuivit :
– Sandra et Georges Mariot sont tombés gravement malades. Ils ont été hospitalisés dans l’après-midi. Monique Gennec était bouleversée, j’ai promis que j’irais les voir demain.
– Et Gwenaëlle ? l’interrompit-il.
– Elle va bien. Les médecins ne savent pas ce dont ils souffrent. Mais, comme ton amie n’est pas rentrée depuis des semaines, elle a dû échapper à la contagion.
Un soupir de soulagement échappa des lèvres de Corentin, puis il se reprit. Si sa prémonition se révélait exacte, le beau-père et la sœur de sa meilleure amie courraient un grave danger. Contrairement à ce que semblait croire sa tante, leur maladie n’était peut-être pas naturelle. Sinon, il ne parvenait pas à expliquer l’intensité des sensations qu’il avait éprouvées ; elles relevaient sans le moindre doute de la magie.
Il garda néanmoins ces considérations pour lui-même et s’enferma dans un mutisme volontaire. La nouvelle avait ébranlé sa tante qui, au lieu de passer la soirée à lire ou à bavarder, s’enferma dans la pièce dédiée aux arts occultes dès la fin du repas.
Son neveu ignorait ce qu’elle fabriquait derrière la porte close. Il regagna sa chambre et s’effondra sur le lit où il dérangea Lucifer en plein milieu d’une profonde sieste.
– Fiche le camp, sale matou ! lâcha l’adolescent en réponse au miaulement contrarié du félin.
Celui-ci darda sur lui des prunelles vertes emplies de dédain, puis se roula en boule sur l’oreiller. Corentin le porta sur la première marche de l’escalier abrupt avant de fermer la porte. Par automatisme, il prépara son sac pour le lendemain. Il fit ensuite un détour par la salle de bain et s’allongea. Les poils de chat sur sa taie d’oreiller le firent éternuer, mais il trouva bien vite le sommeil.
mercredi 2 mars 2011
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