Fabrice et Corentin se retrouvèrent devant leur lycée le samedi suivant. Ils avaient tous les deux prétendu que leurs cours de mathématiques débordaient sur les vacances de la Toussaint alors leur professeur, dans un éclat de lucidité, avait annulé la session de soutien.
Quelques rares élèves dépités franchirent le portail, sous le regard des deux garçons appuyés contre un platane.
– Tu as trouvé des informations intéressantes dans le cahier de ta copine ?
– Oui. Elle a noté tous les détails des séances de magie, le matériel, les participants… Il y a même plusieurs paragraphes consacrés à Anne-Sophie.
L’aîné grimaça ; toutes ses tentatives pour taquiner son compagnon se soldaient par échec, car celui-ci ne paraissait s’apercevoir de rien. Par contre, il ne manquait pas une occasion de répliquer avec une innocence désarmante.
– Qu’est-ce que Charline a raconté sur elle ?
– Plein de choses. C’est la sorcière la plus douée du groupe et la préférée du prof. Elle n’a pas de domaine où elle est particulièrement forte, mais elle est très bonne dans toutes les formes de magie.
– Quelles sont-elles ? demanda-t-il pour éloigner la discussion de la jeune fille.
– L’alchimie, la divination, la lithomancie et l’occultisme.
– Rien que ça !
Suite à ce commentaire, Corentin ouvrit son propre cahier et lut :
– En fait, j’ai oublié de citer la radiesthésie et la cartomancie.
– Et les runes ?
– Ce sont des supports utilisés en divination et pour les enchantements.
Il leva les yeux de ses notes en entendant le cliquetis d’un briquet. Il regarda avec un air surpris son compagnon qui approchait la flamme de l’extrémité d’une cigarette.
– Ça te dérange ? s’inquiéta celui-ci en interrompant son geste.
– Un peu, j’aime pas la fumée. Ça me fait tousser.
Le briquet et la cigarette regagnèrent la poche de son blouson.
– Tu as lu des choses sur Gwenaëlle ?
– Non. Elle n’était pas encore au pensionnat l’an dernier. Ça parle surtout des trois autres filles, et de leur professeur bien entendu.
À la demande de son ami, Corentin résuma ce que Charline avait appris sur Kaenel au cours de l’année qu’elle avait passée à Notre-Dame. Les cours et les sorties qu’il proposait à ses élèves les plus douées avaient pour objectif de développer leur potentiel magique. Comme Charline en avait fait partie, elle décrivait avec une foule de détail les cérémonies. Cependant, rien ne perçait à propos des motivations du professeur.
lundi 23 mai 2011
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