Il s’agissait de Charline qui marchait d’un pas vif. Lorsqu’elle se trouva à proximité, ils aperçurent l’immense sourire qui se dessinait sur ses lèvres maquillées. Avant qu’ils ne l’interpellent, elle sauta au cou de Corentin. Trop gêné pour savoir comment réagir, celui-ci se laissa embrasser sur la joue.
– Qu’est-ce qui t’arrive ?
Le ton sec de Fabrice mit fin aux effusions de la jeune fille. Elle cessa d’étreindre sa victime qui arborait une marque prune par-dessus la rougeur de ses pommettes, mais elle paraissait toujours aussi euphorique. Son affection débordante se déversa ensuite sur l’autre adolescent.
– L’exorcisme a fonctionné ! expliqua-t-elle avec allégresse.
– À quoi tu l’as vu ?
Elle se tourna vers le plus jeune du groupe, puis haussa les épaules.
– Je n’ai plus cette impression étrange, comme si j’étais constamment surveillée. Les cauchemars aussi ont disparu.
– C’est lui qu’il faut remercier, pas moi, protesta Fabrice en essuyant les traces de maquillage sur sa joue.
– Je ne voulais pas que tu sois jaloux.
– Ne t’embête pas pour ça.
– Ta copine te garde à l’œil ?
Il secoua la tête avec une moue chagrinée. La pause étant déjà bien entamée, son ami demanda :
– Tu as pu relire ton cahier ?
– J’ai fait mieux, je te les ai apportés.
La jeune fille lui confia un cahier à la couverture brillante orné d’autocollants en forme de tête de mort.
– Ça ne parle pas que de magie, mais je n’avais pas le temps de recopier juste les passages qui t’intéressent.
– OK. Combien de temps je peux le garder ?
Elle hésita, puis finit pas répondre avec résignation :
– Toutes les vacances, si tu veux.
Il la remercia, porté par une confiance envers l’avenir qu’il n’avait pas éprouvée depuis des mois. Quand la sonnerie signala de façon assourdissante la fin de la récréation, Charline fit demi-tour. Les deux garçons s’apprêtaient à l’imiter, mais Fabrice retint son compagnon par la manche.
– Tu as toutes tes chances avec la sorcière.
– Mes chances de quoi ?
– Sortir avec elle.
– N’importe quoi. Elle t’a embrassé aussi, je te rappelle.
Cet échange suscita un court instant de malaise qui se dissipa aussitôt qu’ils eurent regagné les bâtiments du lycée.
lundi 2 mai 2011
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