vendredi 29 avril 2011

Chapitre 13 de Limonade - Episode 9

Le lendemain matin, Corentin faillit arriver en retard au lycée. Il s’engouffra entre les portes, juste avant que le surveillant ne les referme. Les joues écarlates, il s’adossa à une colonne carrelée pour reprendre son souffle.
– Salut Cory !

Il releva les yeux et reconnut Fabrice qui souriait largement bien qu’il soit davantage en retard que lui.
– Salut, dit-il d’une voix faible. Il faut que je file en cours.

Sur ces mots, il détala tandis que son ami prenait la direction du CDI d’un pas tranquille.

Deux heures plus tard, ils se retrouvèrent au même endroit. La gêne éprouvée par Fabrice la veille en parlant de sa rupture avec Gwenaëlle s’était évaporée.
– Je lui avais fait passer un message par Anne-So, une copine du collège. On s’est retrouvé tous les deux vers quatre heures dans un café. Je lui ai dit que c’était vraiment galère pour la voir et que je commençais à me demander pourquoi nous sortions ensemble.
– Elle a répondu quoi ?
– Rien, elle avait l’air très surprise. Elle n’arrêtait pas de tortiller une mèche autour de ses doigts en buvant son chocolat.
– Elle fait souvent ça quand elle réfléchit, expliqua Corentin.
– J’ai continué à jouer mon numéro de petit ami inquiet, mais elle avait l’air ailleurs. Alors, j’ai fini par lui dire que je préférais qu’on arrête de sortir ensemble.

Son ami cessa de raconter cet épisode lorsqu’ils arrivèrent au pied de leur escalier préféré. En dépit du froid humide qui s’était abattu sur la cour, une douzaine de lycéens marchaient autour des arbres décharnés.

Corentin souffla sur ses mains pour les réchauffer.
– Gwen t’a semblé triste ?
– Non, pas vraiment. Pourquoi ?
– Hier, je suis allé voir sa demi-sœur et son beau-père à l’hôpital. Ils sont tombés malades et les médecins ne savent pas ce qu’ils ont.

Cette information figea le visage de l’adolescent dans un masque stupéfait. Une ombre de remords traversa ses yeux. Corentin poursuivit :
– Je pense que leur maladie a un lien avec la magie noire.

Il n’eut pas le temps d’approfondir son raisonnement, car une fille en parka violette se dirigeait vers eux.

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