Évelyne revint dans le bureau peu après. Comme le chat ne la suivait pas, son neveu supposa qu’elle venait de le nourrir. Avant qu’il n’ait le temps de quitter le fauteuil, elle lui demanda :
– Fabrice va bien ?
– Oui.
Ce disant, Corentin essaya de se persuader que son ami prenait sa rupture avec sérénité. Après tout, c’était sa décision et il était assez grand pour savoir ce qu’il faisait. Pourtant, il avait l’intuition que les choses étaient plus compliquées, notamment à cause de l’implication de cette Anne-Sophie.
Une remarque de sa tante le sortit de ses réflexions.
– Ça ne le dérange pas que tu l’aies exorcisé ?
– En fait non. Il a l’air de trouver ça normal, voire marrant.
– Gwenaëlle a de la chance d’avoir un petit ami comme lui. Elle va avoir besoin de soutien avec ce qui est arrivé à sa famille.
Afin de faire taire la culpabilité née de son omission volontaire, il s’enquit :
– Tu penses que la maladie de George et Sandra a un rapport avec de la magie ?
– Peut-être. J’ai essayé de faire quelques exercices de divinations, mais ça n’a rien donné. S’il y a un magicien derrière tout ça, il doit être très fort et très dangereux.
La voix d’Évelyne avait pris des intonations tristes, presque inquiètes, en évoquant cette hypothèse. Elle secoua la tête, puis s’intéressa à un tout autre sujet :
– Je n’ai pas eu le temps de faire les courses, donc, pour le dîner, ça sera juste des pâtes.
L’adolescent hocha la tête, puis regarda sa tante redescendre afin de préparer le repas. Dès qu’il eut la certitude qu’elle était trop occupée pour faire attention à lui, il récupéra le grimoire sous son lit et le remit à sa place sur l’étagère.
La fatigue consécutive aux chocs de la journée rattrapa Corentin après le dîner, alors qu’il s’apprêtait à faire ses devoirs. Ses yeux se fermaient tous seuls devant ses cours. Il abandonna ses cahiers sans regret et s’endormit.
mercredi 27 avril 2011
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