En arrivant chez sa tante, Corentin se fit le plus discret possible. Il monta les escaliers en silence jusqu’au bureau afin d’y remettre le grimoire. Hélas, le rai de lumière qui filtrait sous le battant signalait qu’Évelyne était en train de lire. Il espéra qu’elle n’avait pas tenté de consulter l’ouvrage qui se trouvait toujours dans son sac à dos, puis il gravit les marches abruptes menant à sa chambre.
Contraint d’attendre un moment plus propice, il retira les marques-pages colorées. Avant de glisser le livre sous son lit, il s’assura qu’il n’avait oublié aucun morceau de papier entre les pages jaunies. Il se laissa ensuite tomber sur sa couette, évidemment couverte de poils noirs.
Les cahiers posés sur son bureau attendaient qu’il daigne s’occuper d’eux, mais il n’en avait aucune envie. Les événements de l’après-midi l’avaient suffisamment secoué pour lui ôter toute volonté d’étudier. Pourtant, il se leva pour aller s’installer sur sa chaise, face à la pile de cours. Il les repoussa d’un geste, puis sortit de son tiroir un simple cahier de brouillon à la couverte indigo.
Bien qu’il trouve un peu ridicule l’idée de tenir un journal de magie, le conseil de Charline ne lui semblait pas dénué d’intérêt. Sur la troisième page, il fit une liste de tous les phénomènes mystérieux survenus depuis la rentrée.
L’exorcisme de Fabrice et son amnésie, les runes gravées sur le poteau de basket, les différents dessins qu’il avait réalisés et les conclusions que son ami en avait tirées ; toutes ces entorses à la réalité telle qu’il la percevait jusqu’à présent. Dans ce fatras d’action et de coïncidences, l’influence du cours de magie de Gwenaëlle était flagrante.
L’approche du dénouement tant espéré rendait l’adolescent nerveux, presque fébrile. Il s’efforça de calmer son esprit, déjà enfiévré par son combat contre les vers d’ombres.
Pour l’instant, il n’avait encore rien de tangible, les révélations de Charline viendraient demain. Il regretta de ne pas avoir réclamé toutes les réponses lorsqu’ils étaient ensemble, puis il se raisonna et se remit à écrire.
vendredi 22 avril 2011
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