vendredi 8 avril 2011

Pénombre n°4 : Cages, barreaux et barbelés

Cela fait déjà un mois que j’ai récupéré mon exemplaire du quatrième opus de Pénombre sur le stand de l’association Transition au festival Zone Franche de Bagneux. Cette fois, le thème retenu est « Cages, barreaux et barbelés ».

La première partie, celle consacrée au thème précité, donne le ton. Dans « La Cave aux mille orbes » d’Alazaïs Clénié, il est question d’une fillette qui s’amuse dans la cave paternelle. Au lieu d’un indescriptible bazar, elle y trouve des sphères lumineuse fort étranges. L’atmosphère sombre et enfantine rend très bien dans cette nouvelle, mais la fin est un peu abrupte.

Ensuite, on découvre un autre type de prison inventé par Kira Nagio. L’intrigue de « Viviane » se base sur le lien intense qu’entretiennent deux enfants, et le monde de contes inventé par le garçon pour sa petite sœur aveugle. La narration éclatée, bien que parfois difficile à suivre, permet de comprendre tous les rouages de l’histoire. Les références à la mythologie arturienne ajoutent un relief supplémentaire à ce texte déjà très riche.

Un sonnet d’Anne-So Deligny intitulé « Fugace » vient couper en deux la partie thématique. Rien à redire sur cette poésie qui colle parfaitement avec l’ambiance du fanzine et qui s’offre même une pirouette finale des plus réussies.

Changement d’univers avec « Le Geôlier des plantes » de Julie Conseil. Le héros n’est plus un enfant, mais un cantonnier appelé à devenir le gardien des plantes de la région. Hélas son apprentissage ne se fera pas sans heurts et péripéties cocasses. J’ai trouvé que l’idée centrale, déjà d’une originalité remarquable, a été traitée avec brio.

En conclusion de cette partie, Blanche Saint-Roch nous livre une nouvelle sombre qui rend à merveille l’atmosphère des catacombes parisiennes. « Les Âmes geôlières des catacombes » suit les pas d’une guide capable de voir les fantômes et qui ne peut s’empêcher de répondre à l’appel d’une créatures prisonnière. Bien que la fin soit prévisible, ce texte reste une lecture très agréable.

Le fanzine se poursuit avec la partie athématique composée de deux nouvelles et d’un article.

Le premier texte est une nouvelle d’Anne Goulard, « Les Cadavres se mettent au vert », qui assure le quota vampirique de ce numéro. Un adolescent, contraint de passer ses vacances à la campagne, fait la connaissance d’une jeune femme qui traîne dans son sillage des aventures nocturnes.

La seconde nouvelle, « De lune et de rêve », se déroule aussi la nuit. Sous la plume de Marthe Machorowski, un homme des îles se souvient de son passé, de ses espoirs déçus et de la magie de ses ancêtres. Une promenade onirique qui s’achève de façon très étrange, sans que cela nuise à l’harmonie du texte.

Afin de compléter cette partie, Tsaag Valren nous narre un récit traditionnel à propos des légendaires cavales du diable. Cet ajout s’intègre parfaitement à la ligne éditoriale de Pénombre et je serais contente de revoir cet auteur dans les pages du fanzine.

Les illustrateurs sont aussi des habitués, je pense notamment à Maïté Nicolas et Miss Gizmo dont j’aime toujours autant le travail. Le travail de mise en page effectué sur la couverture la rend originale et attractive, ce qui n’est pas un luxe pour attirer le chaland.

En effet, la sortie de ce numéro a nécessité une souscription car les ventes sont trop étalées dans le temps et provoquent des trous dans le trésorerie de l’association Transition. Heureusement, le troisième prix décerné par le festival de Bagneux à la nouvelle « Un fauve poids-plume » parue dans les pages d’Éveil (chronique) ainsi que la cinquième place obtenue par « Passage éphémère » parue cette fois dans Pénombre (chronique) ont apporté une visibilité bienvenue.

Pour finir, je dirais que ce numéro est le meilleur de la série. Aucune nouvelle ne m’a semblé en décalage et la qualité des illustrations s’est vraiment améliorée. Je croise les doigts pour que le suivant consacré aux « Horloges et engrenages » sera du même niveau.

2 commentaires:

  1. Whoa! Quelle chronique élogieuse! *__*
    Merci beaucoup, je suis vraiment ravie que ce numéro t'ait autant plu! Bon, maintenant, ça va nous mettre la pression sur le suivant… J'espère qu'on recevra plein de bons textes et de belles illustrations. ^^

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  2. Si ma chronique est élogieuse, c'est qu'elle est méritée. Vous avez vraiment fait du bon boulot sur ce numéro.

    Pour le suivant, on y travaille...

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