Aiguillonné par ces pensées sombres, Fabrice poursuit son raisonnement jusqu’à aboutir à l’idée suivante : trouver des preuves que Kaenel se livrait à des cérémonies magiques et le dénoncer.
– Qu’est-ce que tu racontes ? demanda Corentin.
L’adolescent réalisa avec stupeur que, absorbé par ses réflexions, il avait évoqué ses intentions à voix basse. Satisfait d’avoir piqué la curiosité de son ami, il présenta sa démonstration de manière détournée :
– À ton avis, comment réagirait le proviseur du lycée Notre-Dame s’il apprenait que l’un de ses professeurs enseigne la magie noire à des élèves ?
– C’est un établissement catholique, alors je suppose qu’il mettrait le professeur à la porte.
Un sourire rayonnant apparut sur le visage de Corentin. Il poursuivit :
– Si on arrive à prouver que Kaenel pousse Gwenaëlle et ses amies à pratiquer de la magie, ça va barder pour lui.
– Exactement. Il arrêtera d’être une menace.
– Mais, ça risque de causer des ennuis à Gwen ?
Encore une fois, la jeune fille occupait le cœur des préoccupations de son ami d’enfance. Bien qu’il soit possible qu’elle subisse de plein fouet l’éviction de son professeur d’Histoire, son compagnon expliqua :
– Au pire, elle va se faire exclure quelques jours du lycée et, crois-moi, ce n’est pas la mort. Mais, si on ne fait rien, elle va continuer dans son délire et ça risque de mal finir.
– Tu as raison.
Le ton déprimé qu’il venait d’employer reflétait son inquiétude. Craignant qu’il ne renonce ou se mette à sangloter, Fabrice posa une main sur son épaule dans un geste empli de maladresse.
En fin de compte, l’adolescent affirma :
– Dans ses cahiers, Charline racontait que les exercices et les cérémonies se déroulaient dans une salle de classe au dernier étage.
– Vu que les vacances ont commencé, il n’y aura personne, intervint son ami.
– Attends, j’ai pas fini. Si on veut des preuves, c’est pas là qu’il faudra aller les chercher.
– Ah ?
– Tout le matériel d’alchimie est conservé dans le laboratoire du pensionnat. Seul le professeur y a accès et il y garde aussi les affaires les plus encombrantes.
L’image d’une maison de briques rouges au milieu des pelouses émergea de sa mémoire tandis qu’il répondait :
– Je vois où se trouve le labo. On n’a plus qu’à aller y jeter un œil.
– D’accord, déclara Corentin en repoussant la main de son ami. On va aller voir ce truc.
vendredi 27 mai 2011
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