lundi 16 mai 2011

Dracula (le seul, l'unique)

Après de longues heures de lecture pas toujours passionnantes, je suis enfin venue à bout d’un monument de la littérature fantastique : Dracula, de Bram Stocker. Ce n’est pas la première fois que je m’intéresse à la littérature vampirique, et ce n’est sûrement pas la dernière non plus. Il était cependant essentiel de revenir à la source.

Je vais passer très vite sur l’histoire car le roman est excessivement connue et qu’il en existe de brillantes adaptations. En ce qui concerne les films sur Dracula, je recommande vivement celui de 1931, réalisé par Tod Browing. Juste pour vous donner envie, le rôle titre est tenu par Bela Lugosi (l’acteur qui a voulu être enterré avec sa cape de vampire) et les effets spéciaux sont tellement datés qu’ils en deviennent poétiques.

« Le clerc de notaire Jonathan Harker est invité par le compte Dracula afin de l’aider à préparer son installation à Londres. Jonathan réalise très vite l’étrangeté de son hôte et, avant d’avoir pu avertir sa fiancée Mina, il est emprisonné au château tandis que le comte se rend en Angleterre. Par malchance, le comte touche terre dans la ville où Mina et Lucy passent leurs vacances. La charmante Lucy devient, sous hypnose, la proie du vampire. Alors que Mina part retrouver Jonathan, Lucy succombe aux morsures de Dracula, en dépit des efforts du professeur Van Helsing et de ses trois prétendants.

Les quatre hommes sont donc obligés de se rendre dans la tombe de Lucy afin de lui enfoncer un pieu dans le cœur. Ils se mettent ensuite en quête du vampire qui l'a transformée et qui se cache à Londres. Leur enquête progresse d’un grand pas le jour où ils rencontrent Jonathan et Mina Harker ; ils parviennent à acculer Dracula qui se venge en asservissant Mina. Afin de sauver la vie et l’âme de Mina, les cinq hommes se lancent à la poursuite du vampire qui a quitté l’Angleterre pour regagner les Carpates. Ils arrivent le retrouver pendant son voyage et le tuent. »

Voilà pour l’intrigue. Si vous avez déjà l’impression de la connaître, c’est normal. J’aime autant vous dire que tout effet de surprise étant éventé à ce niveau, tout le roman repose sur le reste, le style et les personnages.

D’après mon résumé, il parait assez évident que les personnages manquent de complexité alors qu’en fait pas du tout. Certes, c’est un roman qui date de l’époque victorienne, ce qui implique une morale rigide et une faible liberté pour l’auteur. Les gentils doivent être gentils, pieux et dignes dans leur affliction, et le vampire est l'incarnation du mal. Pourtant, les héros passent par toute une palette d'émotions, parfois chevaleresques et parfois emplis de fureur.

Le style mérite tout autant de commentaires, car le format choisi est atypique : une suite de comptes-rendus, de courriers et de journaux personnels. Ce genre, assez proche du roman épistolaire, laisse la part belle aux émotions et à la subjectivité, heureusement contrebalancée par la multiplicité des sources. Par contre, il rend la lecture longue et fastidieuse. Difficile de replonger dans le texte si on a eu le malheur de le poser plusieurs jours d'affilée. Le mieux reste de tout lire d'un bloc, de se laisser emporter par une quête pleine de rebondissements (hélas éventés).

L'une des forces de l'auteur est aussi d'avoir réussi à donner une voix propre à chacun des personnages. Jonathan Harker, prisonnier du château de Dracula, ne s'exprimera pas de la même façon que le docteur Seward qui étudie le cas de Renfield, ni que sa fiancée languissante, Mina Murray.

Je suis sincèrement convaincue que ce roman est une œuvre majeure du courant fantastique, mais, en tant que telle, la lecture n'en ai pas des plus agréables. Ma suggestion serait donc un compromis entre livre et film ; lire "L'invité de Dracula" qui est une nouvelle écrite par Bram Stoker et qui a été retirée du roman avant sa publication, et regarder une bonne adaptation.

2 commentaires:

  1. Je l'avais lu il y a quelques temps en anglais. C'est vrai qu'il faut se mettre dedans mais c'est bien pour connaître la source.

    RépondreSupprimer
  2. Oui, certains livres font partie des classiques. A quand Bram Stocker au programme du bac de français ?

    RépondreSupprimer