De retour dans la chambre après s’être changé, Fabrice eut la surprise de se retrouver seul. Corentin n’était nulle part en vue. Le bureau couvert de feuilles de papier attira son attention. Au milieu des cahiers de cours et des polycopiés, apparaissait le coin d’un dessin.
Poussé par la curiosité, l’adolescent écarta les feuilles du dessus. Il ne s’agissait pas du gribouillage d’un lycéen désœuvré, mais d’une création fantastique. Un gigantesque serpent ailé enserrait entre ses anneaux un autre reptile plus petit. Une multitude de roses coulaient de leurs gueules en se répandaient sur les bords de la feuille.
Chaque détail de la scène avait été si minutieusement tracé au stylo bleu que l’ensemble paraissait réel. Des écailles des serpents aux pétales des roses, il n’y avait pas la moindre rature. Fabrice resta à contempler le dessin plusieurs minutes.
Il était tellement absorbé par le couple de serpents qu’il n’entendit pas Corentin revenir.
— Tu n’as qu’à le garder si tu le trouves bien, fit-il dans le dos de Fabrice. Personnellement, je n’aime pas trop les serpents, pourtant je n’arrête pas d’en dessiner.
Son invité reposa la feuille sur le bureau, un peu gêné d’avoir été surpris ainsi.
Sous son sourire de façade, Corentin fut déçu que Fabrice n’ait pas gardé le dessin des deux serpents. Même si ces créatures le mettaient mal à l’aise, il ne parvenait pas les jeter. Il l’avait fait le week-end précédent, au lieu de réviser un devoir de mathématiques et depuis il y pensait presque tous les jours.
lundi 28 décembre 2009
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire