Il s’était tenu à sa restriction de ne dessiner que des objets réels jusqu’à la rentrée. Lorsque Gwen, qui était son principal modèle, disparut, il avait commencé à voir des serpents apparaître sous la pointe de son crayon. Il y en avait d’abord eu un gros et un petit, mais plus les semaines passaient, plus le petit serpent prenait de l’ampleur.
Corentin avait le sentiment que ce qui arrivait à Gwenaëlle était lié à ces serpents. À force d’être muselée, son imagination s’était forgé des codes qu’il était incapable de comprendre. Il s’était donc rabattu sur le peu d’explications logiques dont il disposait pour expliquer l’attitude de son amie.
Bien qu’elle ne soit pas allée dans le même lycée que lui, il avait entendu des rumeurs à son sujet. Celles-ci faisaient état de sa relation avec Fabrice. L’adolescent en avait déduit naïvement que Fabrice était partie intégrante de l’histoire de magie dont Gwenaëlle lui avait parlé.
Toutes les théories qu’il avait échafaudées à propos de ce garçon étaient tombées à l’eau quand sa tentative d’exorcisme avait échoué. Fabrice n’avait rien d’un adepte de la magie noire ; son comportement face aux manifestations bizarres qui avaient eu lieu chez sa tante en était une preuve suffisante.
Il était encore trop tôt pour que Corentin sache s’il serait un allié fiable. Après tout, il ne s’était pas manifesté au cours de la fin de la semaine. Avant que l’adolescent n’ait le temps d’approfondir ses réflexions, le break vert sombre conduit par son père déboucha sur le parking. Pressé de rentrer chez lui, il sortit en trombe de la gare et sauta dans le véhicule.
mercredi 3 février 2010
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