L’échange des récits onirique avait été un de leurs passe-temps préférés au collège, jusqu’à ce que Gwenaëlle s’intéresse aux fées et aux lutins. Redevenu attentif, Corentin la pria de continuer.
— J’étais dans le laboratoire de chimie qu’il y a au lycée, toute seule. J’essayai de lire les choses marquées sur le tableau, mais c’était une écriture très bizarre et j’avais beaucoup de mal.
— Ensuite ?
— J’ai pris un bécher qui était sur le bureau, j’ai prélevé un peu de poudre que j’ai mise dans un tube à essai. J’ai fait pareil avec le liquide d’un flacon marron, j’ai secoué, puis j’ai mis le tube à chauffer.
Ce qu’elle était en train de raconter ressemblait fortement à une expérience de chimie. Cette matière venait de faire son apparition dans leur emploi du temps, avec son lot de nouveau matériel et de combats d’eau distillée.
— Tu te souviens d’autre chose, à propos de ton rêve ?
— Oui, sur l’un des flacons l’étiquette disait : tourmentine. C’est un nom bizarre pour un produit chimique ?
— Oui, surtout que c’était dans ton livre sur les fées. Je me souviens que c’est une plante très moche qui égare les gens qui la croisent. On l’appelle aussi herbe d’oubli. Enfin, je crois…
Gwenaëlle semblait très dubitative.
— Je ne me souviens pas de cette plante, ni du livre dont tu parles. Tu penses que ça a un rapport avec mon rêve ?
— Sûrement, si tu l’as lu pendant ton sommeil.
Ce fut au tour de la jeune fille d’être perdue dans ses pensées. Son rêve l’intriguait, il était trop ordinaire et trop précis.
La matinée passa sans que l’un d’eux trouve un sujet de conversation assez prenant pour dissiper leurs interrogations respectives. Ils retournèrent donc chacun dans leurs familles après s’être promis de se retrouver à la gare le lundi matin.
mercredi 17 février 2010
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