Lorsqu’il était à la maternelle, il avait représenté la maison d’un autre enfant de sa classe en proie aux flammes. La maitresse lui avait trouvé une grande capacité d’imagination qu’elle attribua à la télévision. Il lui expliqua alors que cette image était dans sa tête et pas dans l’écran, mais elle n’y prêta pas attention.
L’incendie représenté dans le dessin eut lieu la nuit suivante. La maison fut totalement dévastée par les flammes et ce fut un miracle que personne ne meure. Cependant, son petit camarade souffrait d’une intoxication à la fumée. Il dut passer une semaine entière à l’hôpital.
Corentin fut le seul à faire le lien entre cet incident et le dessin qu’il avait réalisé. Cette sinistre concordance lui inspira d’autant plus de peur qu’il appréciait beaucoup le garçon qui en avait été victime. Ne comprenant pas les forces qui étaient en jeu, il s’imagina être responsable de l’incendie. La crainte de provoquer à nouveau des incidents de ce type le poussa à s’isoler des autres enfants et à garder le secret sur ses pressentiments.
La seule et unique personne avec laquelle il se lia durant son enfance était Gwenaëlle. Après avoir vu quelques gribouillages, elle le supplia de dessiner pour elle. Elle insista tant et si bien qu’il finit par céder, mais il se limita à ne représenter que des objets réels.
Encouragée par son amie, sa passion pour le dessin ne fit que croître au cours des années. Il en vint même à acquérir une grande habileté à représenter le monde qui l’entourait. Au fil des années, il était devenu le garçon qui dessine au fond de la classe. Ses années de solitude forcée l’avaient rendu transparent et seule son habileté à manier le crayon lui évitait de sombrer dans l’invisibilité la plus totale.
lundi 1 février 2010
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