Une haute fenêtre donnait sur la pelouse entourant le laboratoire de chimie. Sur les lits installés de chaque côté de l’ouverture, quatre filles avaient pris place. Fabrice réussit sans mal à reconnaître sa petite amie, néanmoins elle n’était pas le seul visage familier dans la chambre.
Il mit quelques secondes à mettre un prénom sur les cheveux d’un brun et les yeux d’un noir intense qui le dévisageaient.
— Bonjour Anne-So. Je ne savais pas que tu étais une amie de Gwen.
— Et moi, j’ignorai que vous sortiez ensemble.
Cette remarque contenait une pointe de sarcasme davantage destinée à Gwenaëlle qu’à lui. Durant les années qu’ils avaient passées ensemble au collège, elle s’était toujours montrée très gentille avec lui. Visiblement, elle était aussi la seule personne présente dans la chambre qui soit contente de le voir.
Le contraste entre le regard glacial de sa petite amie et son sourire timide l‘intrigua. Il aurait souhaité pouvoir lui parler seul à seule. Malheureusement, aucune des filles ne manifestait l’intention de s’en aller.
L’ambiance dans la chambre était d’une lourdeur oppressante, comme si Fabrice avait interrompu une conversation importante. Il se pencha donc sur Gwenaëlle afin de lui demander s’il pouvait lui parler. La moue de la jeune fille lui évoqua un soupir ennuyé avant de se transformer en sourire.
Afin de s’éloigner le plus loin possible du groupe, ils se retrouvèrent coincés entre la porte et les deux placards.
— Qu’est-ce que tu fais ici ?
C’était la deuxième fois en cinq minutes que Fabrice entendait cette phrase. Il ne prit même pas la peine de répondre et déposa un baiser sur les lèvres de Gwen.
— J’ai le droit d’avoir envie de passer du temps avec toi. Après tout, tu es ma copine.
— Depuis un mois seulement, objecta-t-elle. Tu ne dois pas venir me voir ici, c’est interdit aux garçons. Si quelqu’un te voit, je vais avoir de gros ennuis.
— On n’a qu’à se voir en dehors du lycée.
Sa proposition ne suscita aucun enthousiasme chez la jeune fille. Elle se contenta d’enrouler l‘une des mèches blondes qui encadraient son visage autour de son index.
vendredi 16 avril 2010
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