Son trajet sur les routes plus dégagées de la périphérie s’effectua avec davantage de fluidité. Il se permit même une brève, mais grisante pointe de vitesse quand il longea la zone industrielle avant d’arriver à Saint-Jacques.
Il ralentit en apercevant les premières villas modernes construites en bordure du village. Il mit son clignotant pour avertir la vieille Peugeot verte qui roulait derrière lui, puis tourna afin d’entrer dans le lotissement des Bruyères.
La maison familiale se trouvait au cœur des demeures récemment construite pour abriter les cadres lassés de la vie urbaine et leurs familles. Avec une maitrise due à l’habitude, Fabrice roula à vive allure dans les ruelles goudronnées et s’engagea dans l’allée menant au garage. La rutilante Audi de son père occupait toute la place sur les graviers. Il la contourna avec soin afin de ne pas la rayer et rentra sa moto à l’intérieur.
En dépit de l’obscurité, il réussit à se déplacer parmi les outils de jardinage et les cartons d’objets divers et variés. Ses doigts rencontrèrent l’interrupteur sur lequel il ne prit pas la peine d’appuyer, puis la poignée de la porte.
Fabrice déboucha au fond du couloir qui traversait le rez-de-chaussée de la maison. Il marcha en essayant de faire le moins de bruit possible, traversa l’entrée et monta à l’étage. La voix de sa mère retentit alors qu’il venait de pénétrer dans sa chambre.
Les chiffres rouges du radioréveil indiquaient dix-neuf heures vingt, soit plus de quinze minutes après l’horaire auquel il se devait impérativement d’être de retour à la maison. En temps normal, sa mère n’aurait pas fait de scandale pour un malheureux quart d’heure. Cependant, la présence de son père risquait de ne pas arranger les choses.
L’adolescent décida de redescendre avant que les choses ne s’enveniment. Il prit néanmoins le temps de sortir le devoir surveillé que son professeur de mathématiques lui avait rendu dans la matinée pour le laisser traîner négligemment sur son bureau. Il connaissait les petites manies paternelles et ce nouveau dix-neuf et demi sur vingt saurait le contenter.
mercredi 28 avril 2010
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