La conversation repartit de plus belle sur la vie quotidienne au lycée Notre-Dame. Fabrice apprit que la cantine, à l’instar celle de n’importe quel établissement scolaire, y était désastreuse. Les pensionnaires étaient donc obligées de se ravitailler en friandises au supermarché le plus proche chaque semaine.
Plutôt que de faire semblant de se passionner pour ces propos inconsistants, il essaya de rassembler les bribes d’informations sur chacune des filles ainsi que de mémoriser leurs visages. En effet, l’objectif secondaire de sa visite au pensionnat était de découvrir les identités des amies de Gwenaëlle.
L’attitude d’Anne-Sophie ne correspondait pas avec les souvenirs qu’il gardait d’elle. De brunette timorée, elle dégageait maintenant une aura magnétique qui concentrait l’attention sur elle. Pourtant, elle conservait la même tignasse presque noire et, physiquement, n’avait rien d’une princesse.
Audrey et Laurie, qu’il était incapable de différencier tant elles accentuaient leur ressemblance, appartenaient à la même classe de terminale que la meneuse du groupe. Leur proximité et la façon dont elles la mettaient en scène avait quelque chose de troublant.
Elles portaient des barrettes aux couleurs vitaminées, orange pour l’une et turquoise pour l’autre, pour maintenir leurs franges en arrières et leurs chevelures impeccablement lissées. Les détails de leurs tenues obéissaient à la même règle, leurs lunettes et leurs bijoux étaient eux aussi similaires sans être identiques.
Le dernier membre de ce quintet féminin ne lui évoqua rien jusqu’à ce qu’il se rappelle des paroles de la tante de Corentin lorsqu’il avait dîné chez elle. Elle avait parlé d’une amie de Gwenaëlle aux jolis yeux verts et la bouche pincée. Cette description s’accordait à la perfection à Émilie.
Au bout de dix minutes, la conversation retomba à nouveau. Gwenaëlle murmura alors à l’oreille de Fabrice :
— Elles ont toutes peur que tu te fasses surprendre ici.
— Tu es en train de me demander de partir.
— Oui, souffla-t-elle.
Ne voyant pas comment justifier son envie de rester, il dut se plier à la volonté de l’adolescente. Il salua donc ses amies, puis se laissa entrainer vers la sortie.
mercredi 21 avril 2010
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