Sur le pas de la porte, Fabrice réussit à dérober un baiser supplémentaire à sa petite amie.
— J’espère te revoir bientôt, dit-il.
— Moi aussi.
Une fois de plus, il ressentit l’absence flagrante de sentiments entre lui et Gwenaëlle. Cette fille avait beau être adorable avec ses traits harmonieux et ses petites manières, elle n’en demeurait pas glaçante. Cette impression était à des kilomètres de ce qu’éprouvait Corentin pour elle, ce qui fit naître une pointe de remords dans le cœur de l’adolescent.
Il songea un instant à l’avouer à Gwen, mais se ravisa. Il lui manquait encore trop de souvenirs afin de prendre une décision.
— Je vais y aller.
Elle acquiesça avec un soulagement visible, puis ferma la porte. Fabrice retourna vers l’escalier quand une voix perçante retentit dans son dos, immédiatement suivie par le bruit de talons sur le carrelage du couloir.
— Arrêtez-vous immédiatement !
Il ne prit pas le temps de regarder ce qui se passait, il espérait juste que Gwenaëlle saurait se faire discrète. D’un regard, il identifia le panneau vert qui signalait la porte menant à l’escalier de secours.
— Je vous ai dit de vous arrêter, jeune homme !
Soudain, un jappement rauque, presque un aboiement, couvrit le bruit des talons de la femme. Ensuite, ce fut un lourd silence qui s‘abattit dans le couloir. La curiosité de Fabrice l’emporta et, juste avant de s’engager dans l’escalier, il jeta un coup d’œil derrière lui.
La femme qui lui avait crié de s’arrêter était étendue sur le carrelage noir et blanc. Gwenaëlle était courbée sur elle, comme pour la ranimer. Lorsqu’elle aperçut son petit ami qui la regardait, elle lui fit signe de partir. Il dévala les escaliers à toute vitesse, craignant que les hurlements n’aient ameuté les surveillants.
Il réussit néanmoins à rejoindre le laboratoire de chimie sans encombre. Afin de remonter, il dut se hisser à la force des poignets jusqu’à pouvoir poser un genou sur le rebord. Les semelles de ses basquets ripèrent sur le crépi qui recouvrait le mur d’enceinte, mais il parvint finalement à passer par-dessus.
vendredi 23 avril 2010
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