Lorsque la quatrième sonnerie résonna dans le combiné, Fabrice perdit espoir. Sa recherche dans l’annuaire téléphonique se soldait par un échec bien qu’il se soit souvenu que Corentin vivait chez une voyante prénommée Évelyne. Le numéro qu’il venait de composer était de dernier de sa liste et ses trois précédentes tentatives n’avaient pas abouti.
– Allo ?
Une voix juvénile remplaça la cinquième sonnerie, ce qui était bon signe.
– Bonsoir, répondit-il. Excusez-moi de vous déranger, mais pourrais-je parler à Corentin ?
– C’est moi.
Cette réponse lui ôta un poids, il détestait les longues minutes d’attente où il ne savait que dire. Comme un lourd silence s’installait à l’autre bout de la ligne, il amorça la conversation :
– C’est Fabrice. J’ai lu ce que tu as écrit sur les runes.
– Tu as compris le truc ?
– Plus ou moins, mais on sait pourquoi la personne qui les a mises ici est venue les effacer.
– Parce qu’elle ne voulait pas que je tombe sur sa signature ?
– Oui. Et vu que ce terrain est surtout utilisé par les élèves du lycée, je me suis dit que ce doit être un élève qui a dessiné ces runes.
Il poursuivit :
– Comme les runes ont été effacées entre hier midi et ce matin, je suis allé au bureau de la vie scolaire pour regarder les emplois du temps.
– Ils t’ont laissé faire ?
– J’ai raconté que j’avais oublié mon casque de moto sur le terrain. Ça a marché impec.
– Ah.
Assis sur la première marche de l’escalier, l’adolescent sortit une liste de sa poche. Il coinça le combiné contre son épaule afin de pouvoir déplier la feuille. Le cordon du téléphone lui passait devant le visage, mais il l’ignora et lut :
– Les premières L1 et S3 sont allées sur le terrain, il y avait aussi les secondes G5.
– Ça va nous faire du monde à suspecter.
Un rapide calcul lui permit d’évaluer le nombre d’élèves susceptibles de s’adonner à la magie runique.
– Au total, ils sont soixante-sept.
lundi 16 août 2010
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