Le lendemain matin, il quitta la maison silencieuse pour prendre sa moto. Bien qu’il ait modifié l’heure de son réveil en lui ajoutant dix minutes, il était en retard de presque un quart d’heure. Il enfila son vieux casque et ses gants, puis démarra en trombe.
Afin de rattraper le temps perdu, il se faufila entre les voitures dans les embouteillages. Ce comportement exaspérait les automobilistes, mais il réussit à entrer dans le parking du lycée quelques minutes avant le début des cours.
Comme souvent, il fut le dernier à arriver en classe. Heureusement, son professeur de mathématique ne lui en tint pas rigueur. Monsieur Joly savait faire de preuve de patience envers ses élèves, même si, comme Fabrice, ils affichaient une attitude désinvolte en contradiction avec des résultats brillants.
Les deux heures de mathématiques passèrent plus rapidement que celles d’histoire et de philosophie. Dans ces deux matières, l’adolescent se taillait une réputation de fauteur de troubles agité et moqueur. Sa dernière pique à l’attention de Kant lui valut d’ailleurs de se faire mettre à la porte.
S’il n’avait pas dû attendre que Corentin termine ses cours de la matinée, il serait volontiers rentré chez lui. Au lieu de cela, il s’installa sur un banc de béton d’où il pouvait surveiller l’ensemble de la cour du lycée.
Ses appréhensions concernant son rendez-vous avec la tante de son ami refirent surface. Il ignorait ce qu’il avait voulu dire en parlant d’envoûtement ou de malédiction. La connotation maléfique de ces deux termes l’amenait à se demander s’il ne s’agissait pas d’une mauvaise blague. Il était cependant résolu à continuer toute cette histoire jusqu’à ce qu’il obtienne une explication valable pour son amnésie.
Quand la sonnerie retentit dans les bâtiments, les lycéens se précipitèrent dehors. Comme à son habitude, Corentin traversait tranquillement la bousculade. Il discutait avec un garçon de son âge et ne prêtait aucune attention à la foule autour de lui. Arrivé en bas des escaliers, il salua son copain et se dirigea vers Fabrice.
– Tu vas bien ?
L’adolescent hocha la tête et proposa :
– On va directement chez ta tante ou on prend des sandwiches avant ?
– Elle doit être en consultation toute la matinée. Je pense qu’il faudra acheter à manger.
– OK.
Ils patientèrent encore cinq minutes dans la cour, puis quittèrent le lycée déserté.
lundi 30 août 2010
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire