Lorsque sa mère l’appela du bas de l’escalier, Fabrice était toujours partagé entre l’appréhension et la curiosité. De toute manière, il avait accepté de se rendre chez Corentin le lendemain. Il aurait aimé avoir plus de temps pour s’y préparer, mais la perspective de découvrir le fin mot de l’histoire le remplissait d’excitation.
Il prit appui sur ses bras, puis se redressa brusquement. Son mouvement dérangea les affaires posées au pied du lit. La pile de livres s’affaissa sur la paire de baskets délabrées qu’il utilisait pour faire de l’escalade. Elle rencontra ensuite son porte-clés orné d’anneaux de cannettes qu’elle ensevelit sous des cours de mathématiques.
L’adolescent ramassa les feuilles éparpillées pour les poser sur son lit. La voix de sa mère résonna une nouvelle fois à l’étage inférieur. Après un regard au désordre familier de sa chambre, il sortit et dévala l’escalier avant qu’elle ne perde patience.
Sur la table de la cuisine, deux assiettes de soupe refroidissaient.
– Papa ne rentre pas ce soir ?
– Si, mais il a une réunion très tard.
Fabrice haussa les épaules, à la fois soulagé et déçu. Il avala son dîner sans décrocher un mot en dépit des regards inquiets que lui lançait sa mère. Une fois leur repas terminé, il mit les couverts et les assiettes dans le lave-vaisselle.
Il s’apprêtait à remonter dans sa chambre quand une question l’arrêta.
– Tu as une petite amie, en ce moment ?
– Qu’est-ce qui te fait dire ça ? répliqua-t-il sur la défensive.
– Je suis ta mère, je peux deviner ce genre de chose.
La futilité de cet argument lui arracha un sourire ironique. Il ne prit pas la peine de répondre et gravit les marches quatre à quatre.
mercredi 25 août 2010
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