vendredi 17 juin 2011

Chapitre 14 de Limonade - Episode 12

Une fois qu’il l’eut à nouveau dans les mains, l’adolescent s’efforça d’identifier la source d’énergie de la pierre. Précautionneusement, il la fit tourner entre ses doigts. Les arrêtes douces du quartz le rendait agréable à manipuler. Il le plaça dans l’alignement de l’ampoule afin d’en évaluer la transparence. Alors qu’il s’attendait à un cristal d’une parfaite limpidité, il remarqua des traînées rouge sombre et des inclusions noires.

Sous cette apparence banale, il sentit néanmoins percer une tiédeur et une impression de vie qui n’avaient rien de minéral. Bien qu’il ne soit pas capable de l’expliquer, il ressentait une réelle différence entre les êtres vivants et les objets inanimés. Pour autant qu’il s’en souvienne, les pierres n’avaient pas la capacité de générer leur propre énergie, juste de la restituer.

Corentin emprisonna le cristal dans sa paume, puis il serra son poing comme s’il voulait le presser pour en extraire la substance. Ses ongles s’enfoncèrent dans sa peau, mais il ferma les yeux et continua de serrer. Soudain, une vision éclata derrière ses paupières, se superposant au laboratoire souterrain. Il vit Fabrice en train de marcher au milieu de tours cristallines.

La démarche de son ami était hasardeuse. Il hésitait à chaque embranchement et gardait une main contre l’une des parois. À son comportement, l’adolescent comprit qu’il était perdu dans un labyrinthe. Les façades vertigineuses et leurs volutes formaient une prison dont les murs montaient jusqu’au ciel.

Incapable d’assister à la scène sans rien faire, Corentin essaya de remonter la piste de cette vision. Charline lui avait affirmé qu’il pouvait suivre un sortilège à la trace et il comptait bien essayer. Cependant, à peine avait-il tendu son esprit vers son ami que l’image se brouilla. Il raffermit sa volonté afin de la stabiliser, cependant ses efforts eurent l’effet inverse.

En clin d’œil, Fabrice disparut complètement. Il constata néanmoins que le cristal semblait plus chaud dans sa main. La fonction de relai entre cet éclat et le labyrinthe lui apparut évidente. Il se concentra pour envoyer un filet d’énergie ; il procéda de la même façon que pour détruire les vers d’ombre.

Le quartz se mit à frémir, accompagné d’un bourdonnement irrégulier. Puis, à mesure qu’il accroissait l’intensité du flux, le bruit et les vibrations augmentaient. Bien que la pierre devienne brûlante, il refusait de la lâcher. La peur de perdre Fabrice l’emportait sur la souffrance.

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