Alors qu’il était sur le point de suffoquer, Fabrice s’effondra en avant. La gorge en feu d’avoir crié et manqué d’air, il resta avachi sur le sol à reprendre son souffle. Il prit peu à peu conscience qu’il ne se trouvait plus dans la cave. La surface sur laquelle il s’appuyait avait une texture étrange, froide et incroyablement lisse.
Lorsqu’il releva la tête, son regard se perdit dans la multitude de plans verticaux qui encombraient l’horizon. Entre les cimes acérées, il aperçut un ciel cristallin qui baignait le décor d’une douce luminescence à la tonalité rose. Aucun nuage ne perturbait la transparence du dôme surplombant le paysage.
En dépit de la désorientation, l’adolescent trouvait à son nouvel environnement une atmosphère de déjà-vu. Il se remit sur ses pieds, décidé à explorer les environs et à découvrir le moyen d’en sortir. Quelques pas devant lui, une sorte de colonne émergeait du sol. Elle avait pourtant exactement le même revêtement dans lequel il devina une forme floue, mais humaine : son propre reflet.
Incapable de savoir s’il s’agissait d’une construction ou d’un élément naturel, il poursuivit son exploration circonspecte. Si la base laissait penser que la tour avait surgi du sol tant il ne parvenait pas à les différencier, son sommet, ouvragé comme un clocher d’église gothique, proclamait le contraire. Il éprouva la résistance de la colonne en frappant de ses poings, d’abord doucement puis de toutes ses forces. Bien qu’elle soit semblable à un verre légèrement opaque, la paroi résista sans le moindre souci aux chocs.
Perplexe, Fabrice progressa le long de cet édifice, accompagné par la silhouette brumeuse réfléchie dans l’épaisseur. Alors que le ciel semblait dégagé, à son niveau, il avait l’impression de se trouver en plein cœur d’un labyrinthe. Il comprit soudain ce que cet endroit avait de familier, Corentin l’avait dessiné une dizaine de jours auparavant.
vendredi 10 juin 2011
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