Les deux garçons arrivèrent en haut d’un escalier. Contrairement aux autres pièces du laboratoire, la propreté de celle-ci laissait à désirer. Des toiles d’araignée occupaient les coins du plafond et une épaisse couche de poussière recouvrait le sol. Plusieurs empreintes se détachaient sur le voile gris, elles suivaient les marches.
Sans avoir besoin de se concerter, ils descendirent à leur tour dans les sous-sols du laboratoire. Là aussi, il régnait une odeur de produits chimiques à laquelle se superposait un parfum d’humidité fraîche, de plantes aromatiques et de renfermé.
Bien que les murs soient peints en blanc, le couloir paraissait extrêmement sombre. Aucun interrupteur ne se trouvait sur le palier, mais ils en découvrirent un en bas des marches.
– Fiat lux, plaisanta Fabrice d’un ton mal assuré lorsque l’ampoule au plafond s’alluma dans un grésillement.
La salle dans laquelle ils venaient d’arriver était en tout point conforme à ce qu’ils s’attendaient à trouver. Des soupiraux protégés par des volets cadenassés donnaient sur la cour du lycée, mais cet endroit aurait pu se trouver dans n’importe quelle cave lugubre. Les fibres blanches se détachaient sur la moisissure verdâtre des murs de briques sombres.
Au centre de la pièce trônait une table de bois supportant un alambic de cuivre aux circonvolutions brillantes.
– Je pense que nous tenons notre preuve, s’enthousiasma Corentin.
Devant le silence de son complice, il ajouta :
– À part un sorcier, qui s’amuserait à entretenir ce vieux machin ?
– Un passionné de chimie à l’ancienne.
– Tu sais comme moi que ça ne peut être que Kaenel !
– Je sais que ça ne peut être que lui, soupira son ami. Mais nous avons besoin d’une preuve qu’il fabrique des choses vraiment mauvaises ici, des choses qui mettent ses élèves en danger.
Le dépit de l’adolescent faisait peine à voir. Il tourna autour de l’alambic sans oser le toucher, puis se dirigea vers les étagères aussi rustiques que la table appuyées contre l’un des murs. Comme dans ses dessins, une multitude d’objets s’alignaient sur les planches. Il recensa plusieurs de dizaines de flacons de toutes les tailles, un socle de pendule similaire à celui de sa tante et des mortiers de pierre fine.
lundi 6 juin 2011
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