mercredi 21 septembre 2011

Chapitre 16 de Limonade - Episode 5

Le plus gros de l’averse était déjà passé lorsque Corentin se retrouva dans la rue. Quelques gouttes continuaient de tomber sur le trottoir détrempé, mais il lui suffit de remonter sa capuche pour s’en protéger.

Un regard à sa montre apprit à l’adolescent qu’il était presque en retard. Il accéléra l’allure pour attraper un bus en direction de Grand Quartier, puis courut une fois arrivé à destination. Les arbres du square de la Motte se dessinaient de l’autre côté de la route, protégés par de hautes grilles en fer.

Une silhouette blottie sous un parapluie à fleurs jaunes se tenait sur le côté de la porte d’entrée. Sa présence coupa les jambes de Corentin. Dans son dernier message électronique, il avait proposé ce lieu de rendez-vous à Gwen sans trop y croire.

Reprenant le contrôle de ses émotions, le garçon se hâta de traverser la route.
— Salut Cory ! lança-t-elle dès qu’il fut à portée de voix.

Devant la bonne humeur évidente de Gwenaëlle, Corentin sentit son cœur s’affoler. Une désagréable chaleur monta à son visage tandis qu’il l’embrassait sur la joue.
— C’est gentil d’être venu. Avec ce que je t’avais dit dans la forêt, j’avais peur que tu ne fasses la gueule.
— Mais non, Gwen. Tu sais bien que je ne t’en veux jamais.

Le sourire fugitif qui apparut sur les lèvres de la jeune fille trahit sa satisfaction de conserver malgré tout l’affection indéfectible de son ami d’enfance. Pourtant, ses doigts jouaient avec l’une des longues mèches blondes qui encadraient son visage.

Comme elle gardait le silence, Corentin dut se forcer à amorcer la conversation.
— J’avoue que ça m’a surpris que tu demandes à me voir.
— Pourquoi ?
— Tu n’as pas donné de signe de vie depuis la rentrée, et puis tu ne réponds pas à mes messages d’habitude.

Les reproches voilés contenus dans les paroles de l’adolescent glissèrent sur Gwen comme les gouttes sur son parapluie jaune. Elle se contenta d’éluder ces accusations d’un simple haussement d’épaules.
— J’ai besoin de parler à quelqu’un, et il n’y a que toi en qui j’ai confiance.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire