vendredi 2 septembre 2011
La confrérie de l'horloge
J’ai eu un coup de cœur pour l’illustration de la couverture de ce roman pour adolescents. Une vue de Londres en pleine nuit, avec du brouillard et un personnage drapé d’un cape noire en train d’escalader une façade. De plus, le texte présent au dos promettait une aventure fantastique aux relents de vapeur et de charbon dans une ambiance victorienne.
Histoire de commencer cette critique de façon positive, le roman tient ses promesses. Il y a des tas de mécaniques steam-punk tout au long du livre et l’aspect victorien des décors est très bien rendu à travers de petites touches réalistes.
Le seul défaut que j’ai trouvé à ce roman, qui reste néanmoins excusable car il s’agit d’un ouvrage jeunesse, est la relative linéarité de l’intrigue. Par contre, j’ai été agréablement surprise de la complexité des personnages. Même pour ceux qui n’ont qu’un rôle secondaire dans le livre, leurs motivations sont vraisemblables et les descriptions percutantes. Le corolaire, c’est qu’on a envie d’en apprendre davantage sur la manière dont ils ont été impliqués dans toute cette histoire.
Je déplore quand même une pointe de manichéisme, encore que l’homme pour lequel agissent les deux héros n’a pas toujours les mains propres. Cependant, ce roman a le mérite d’être à la fois intelligent et divertissant.
L’alternance des points de vue entre Modo, l’adolescent difforme élevé parmi les livres pour devenir l’espion parfait par la grâce d’un étrange pouvoir (unique touche fantastique du roman), et Octavia, la jeune voleuse des rues devenue une espionne de charme malgré ses seize ans, rend la lecture variée. De plus, l’auteur a pris soin d’intégrer par moment quelques chapitres où il met en scène les membre de la confrérie de l’horloge et leurs victimes dont une sorte de savant fou.
En résumé, ce livre est parfait pour les personnes qui ont aimé le film « La ligue des gentlemen extraordinaire », car on y retrouve une ambiance similaire. C’est hélas la seule référence qui me vienne à l’esprit, à part les polars victoriens de Lee Jackson (qui sont malheureusement plus soignés au niveau du contexte historique que de l’intrigue) et la série « A comme association » pour le duo de héros.
« Pour Modo, recueilli bébé et éduqué selon les instructions d’un certain monsieur Socrate, la vie pourrait être facile s’il n’était affublé un corps et un visage difforme. Par chance, il dispose de l’étonnante capacité de le modifier pendant un bref moment grâce à la force de son esprit. Jusqu’à son adolescence, il est resté coupé du monde. Cependant, les agissements de la mystérieuse Confrérie de l’Horloge menacent la couronne d’Angleterre et vont obliger M. Socrate à soumettre son agent à l’épreuve du feu. »
Je ne sais pas si cette critique vous a donné envie de lire « La confrérie de l’horloge », mais je sais que je risque de me laisser tenter par la suite, « La cité bleue d'Icaria ».
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