lundi 5 septembre 2011

Le protectorat de l’ombrelle : Sans âme


Ce roman de Gail Carriger me faisait déjà de l’œil bien avant sa traduction française. Il faut dire les éléments mis en avant par l’éditeur sont alléchants : des vampires, des loups-garous et une ombrelle. Tout cela ressemble à de la bit-lit traditionnelle, mais assaisonnée à la mode victorienne. J’avais cependant un peu peur de tomber sur une resucée insipide des autres succès du genre avec pour seules originalités une crinoline et un parapluie.

Heureusement, « Sans âme » tire son épingle du jeu (si cela n’avait pas été le cas, je n’en aurais pas parlé ici). Certes, la qualité littéraire n’est pas toujours au rendez-vous, les rebondissements sont prévisibles et certaines incohérences ont visiblement échappé aux correcteurs. Il n’en reste pas moins que ce roman est un moment de lecture agréable à mi-chemin entre les aventures de Mercy Thompson et les œuvres de Jane Austen.

Pour supporter un tel mélange, l’auteur a réussi à créer une héroïne atypique pour son siècle. Alexia Tarabotti est une vieille fille de vingt-six ans bien décidée à renoncer aux joies du mariage tant qu’elle dispose d’une bibliothèque bien garnie. Elle est cependant affligée d’une curieuse affection héritée de son défunt père : elle n’a pas d’âme.

Le côté métaphysique d’une telle absence est assez peu abordé au cours du roman. Cependant, ses effets sur les créatures surnaturelles sont régulièrement exploités dans le déroulement de l’intrigue. D’un simple contact, Alexia est capable de priver un vampire ou un loup-garou de ses attributs surnaturels, ce qui peu se révéler fort pratique lors de la pleine lune ou lorsqu’un vampire tente de la mordre.

C’est d’ailleurs sur cette dernière situation que s’ouvre le roman. Néanmoins, il ne faudrait pas croire que la suite sera du même ordre concernant l’action. Il devient très vite évident que l’aspect romance est prépondérant dans ce premier tome sans que cela nuise cependant au déroulement de l’intrigue.

Comme le résumé de l’éditeur est plutôt bien fait, et surtout qu’il rend justice à l’humour déployé par l’auteur pour échapper au style compassé auquel le lecteur pourrait s’attendre, je ne vais pas m’embêter à en faire moi-même.
« Alexia Tarabotti doit composer avec quelques contraintes sociales. Primo, elle n’a pas d’âme. Deuxio, elle est toujours célibataire et fille d’un père italien, mort. Tertio, elle vient de se faire grossièrement attaquer par un vampire qui, défiant la plus élémentaire des politesses, ne lui avait pas été présenté. Que faire ? Rien de bien, apparemment, car Alexia tue accidentellement le vampire. Lord Maccon – beau et compliqué, Écossais et loup-garou à ses heures – est envoyé par la reine Victoria pour enquêter sur l’affaire. Des vampires indésirables s’en mêlent, d’autres disparaissent, et tout le monde pense qu’Alexia est responsable. Découvrira-t-elle ce qui se trame réellement dans la bonne société londonienne ? Qui sont vraiment ses ennemis, et aiment-ils la tarte à la mélasse ? »

Mon avis sur ce premier tome du Protectorat de l’ombrelle tient en peu de mots : une chouette lecture distrayante et accrocheuse, à condition de mettre son exigence littéraire de côté.

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