Le compliment raviva la rougeur qui embrasait les joues de Corentin. Il s’efforça néanmoins de se calmer et reprit d’une voix à peine tremblante :
— Et de quoi voulais-tu parler ?
Au regard de Gwenaëlle, il comprit qu’elle n’était pas encore prête à aborder le sujet. Il se résigna néanmoins à son silence.
— Ça se passe bien dans ton lycée ?
— Oui, si on oublie l’uniforme et la prière quotidienne. Et toi ?
— Pas de prière, pas d’uniforme, c’est le paradis quoi…
Le rire de Gwen évoqua une caresse, ce qui ne fit rien pour atténuer le trouble que Corentin ressentait en sa compagnie. Il était forcé d’admettre que la nature de ses sentiments pour elle n’était plus exactement la même que les années précédentes.
À la dérobée, il jeta un coup d’œil vers elle. Sous son blouson de toile noire, elle portait un pull aux rayures couleur menthe et chocolat et un pantalon en jean délavé. Sa coiffure s’accordait avec la décontraction de sa tenue ; les deux nattes qui prenaient naissance derrière ses oreilles retombaient sur ses épaules.
Tout à son observation attentive de la jeune fille, Corentin tentait de graver chaque détail dans sa mémoire. Elle intercepta soudain son regard et sourit.
— Qu’est-ce qu’il y a ? demanda-t-il un ton trop haut.
Gwenaëlle éclata de rire à nouveau.
— J’en étais sûre !
— De quoi ?
Elle se percha sur la pointe de ses chaussures pour murmurer à son oreille :
— Tu es amoureux de moi.
Stupéfait par cette affirmation, Corentin ne songea pas pour autant à nier. De toute manière, la satisfaction de Gwen à cette idée lui ôtait toute envie de la contredire.
Ils gardèrent le silence un long moment pendant qu’une pluie drue recommençait à tomber.
— On devrait aller se mettre à l’abri, suggéra Gwenaëlle.
vendredi 23 septembre 2011
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