Moins d’une heure après le départ de Corentin, Fabrice prit congé de Charline et de Jérôme, son jeune frère. Les oreilles encore remplies des couinements électroniques du jeu de combat sur console auquel il avait joué avec Jérôme, il serrait entre ses doigts l’attrape-rêve réalisée par la jeune gothique. Comme elle le lui avait recommandé, il passa la lanière de cuir par-dessus son cou et glissa le pendentif sous son tee-shirt, le cercle de bois en contact avec sa peau.
Avec quelques minutes de retard, il arriva sur la place devant le palais du parlement. Sur les marches qui menaient à l’édifice, il reconnut la silhouette longiligne d’Anne-Sophie et il adressa un signe de la main. Elle le rejoignit aussitôt sur le bord du trottoir, un casque de moto éraflé à la main.
— Super ! s’exclama Fabrice avec une joie feinte. Tu as pensé à prendre mon casque.
Peu enthousiaste à l’idée de rester en extérieur sous un ciel lourd, il proposa à la jeune fille d’aller s’abriter à l’intérieur du bâtiment. Il laissa donc sa moto dans une rue perpendiculaire de peur que l’un des agents en patrouille devant de palais ne vienne confisquer son véhicule.
Fabrice eut tout juste le temps de boucler son antivol avant qu’Anne-So ne se mette à parler. Par chance, elle n’aborda aucun sujet en rapport avec la magie.
— Qu’est-ce que tu deviens depuis le collège ? demanda-t-il pour gagner du temps.
— Eh bien, je suis entrée à Notre-Dame, et maintenant je suis en terminale Eco.
— C’est vrai que tu as toujours été très forte en histoire.
La remarque accidentelle de l’adolescent eut un résultat inattendu. Les joues d’Anne-Sophie prirent une teinte cramoisie tandis que le reste de son visage demeurait blanc. Elle trotta un moment sur les pas de Fabrice sans autre son que le claquement des talons de ses bottes sur les dalles de l’esplanade.
lundi 10 octobre 2011
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