De plus en plus surpris, le nouveau venu s’efforça de gommer le masque d’étonnement qui déformait ses traits. Prenant un air dégagé, il entra dans la chambre de Corentin.
— C’est un truc de famille ? demanda-t-il.
— Quoi ?
— Deviner qui est derrière la porte.
Corentin replia ses longues jambes qui occupaient tout l’espace de son lit.
— Ta moto fait un boucan de tous les diables. On l’entend venir de loin, et l’escalier grince.
— Ok, j’ai compris.
Mine de rien, Fabrice dut admettre qu’il était un peu déçu qu’aucune magie ne soit à l’œuvre. Il se laissa tomber aux côtés de son ami sur la couette bleue aux motifs géométriques.
— Fais attention au chat, l’avertit ce dernier.
La mise en garde arriva cependant trop tard. Le renflement sous les couvertures émit miaulement indigné avant de se frayer un passage jusqu’au pied du lit.
— Ca lui apprendra, à cette sale bête, maugréa Fabrice qui n’avait pas échappé à un coup de griffes.
La sale bête en question feula à l’attention de l’intrus, puis s’enfuit par la porte entrouverte.
— Qu’est-ce que tu veux ? s’enquit Corentin en reposant sur l’oreiller le livre qu’il était en train de lire.
— M’excuser pour hier.
— Oh, c’était pas si important.
La désinvolture de l’adolescent ressemblait davantage de l’abattement qu’à de l’indifférence. Curieux d’en connaître la cause, Fabrice insista :
— Quand même, tu t’es fait salement insulter par mon pote.
— Je ne suis pas sûr qu’il pensait vraiment ce qu’il m’a dit. Il y avait une ombre sur lui.
— Tu veux exorciser Moucky ? demanda-t-il, incrédule.
Surpris par le ton de sa voix, Corentin le dévisagea.
— Tu penses que ça serait une bonne idée ?
— Non !
Plus que de faire subir une douche froide à son ancien acolyte, Fabrice craignait que davantage de magie ne répandre des rumeurs déplaisantes sur son ami. Une pointe de jalousie venait se mêler à son inquiétude pour la réputation du garçon.
vendredi 21 octobre 2011
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