Un sourire un brin vengeur retroussa la bouche de Corentin.
— De toute façon, je n’avais pas vraiment envie de l’aider, celui-là.
— Sur ce point, on est d’accord !
Plutôt que de laisser la glace se reformer entre eux, Fabrice prit son courage à deux mains.
— J’ai pas non plus été très sympa avec toi. Je n’aurais pas dû parler de tes dessins aux autres.
— C’est pas important…
— Alors qu’est-ce que tu trouves important ?
La question, prononcée sur un ton vibrant d’incompréhension et de colère, fit écarquiller les yeux de l’adolescent. La légère rougeur qui entourait l’iris bleuté de Corentin trahissait des larmes contenues. Il se moucha en silence, puis ramena ses genoux contre sa poitrine.
— Mais, qu’est-ce qui s’est passé ? s’inquiéta Fabrice devant une détresse aussi visible.
— Gwen est vraiment une sorcière, hoqueta son ami.
Au lieu de l’enfoncer en affirmant qu’il s’agissait d’une évidence, l’adolescent lui posa une main sur l’épaule. Il aurait pourtant voulu faire davantage, mais un sentiment de gêne l’en empêchait.
— Elle a essayé de m’empoisonner, continua Corentin en étouffant ses pleurs.
— Comment ça !
— J’ai une vision d’elle en train de verser une potion dans mon thé, mais j’ai pas voulu y croire…
— Et tu as bu la potion ?
Effondré, Corentin hocha la tête.
— Pourtant, tu n’es pas malade ?
— Non, c’était pas un poison. Gwen voulait juste que j’oublie tout ce qu’elle m’avait raconté.
La crise de larmes étant passée, Fabrice s’écarta de son ami. Bien qu’il se réjouisse que son compagnon ait fini par admettre la vérité sur Gwenaëlle, son chagrin faisait peine à voir. Un point restait néanmoins en suspend.
— Comment tu te souviens ce qu’elle a fait si tu as bu sa potion d’oubli ?
— Je ne sais pas, c’est pourquoi j’étais en train de chercher une réponse dans les livres de ma tante.
lundi 24 octobre 2011
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c'était donc une potion d'oubli !! ouf, j'ai eu peur..
RépondreSupprimermais là, on veut trop savoir ce qui s'est passé
Encore un peu de patience, Corentin va finir par cracher le morceau. C'est juste que là, il a déjà du mal à admettre la vérité.
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