mercredi 4 novembre 2009

Le pendule du vorcier - Episode 16

Ce fut la sonnette de la porte d’entrée qui me tira de ma lecture vers cinq heures. Je laissai passer la première sonnerie, mes parents ne devaient pas rentrer avant le soir. Comme mon visiteur insista, je finis par descendre. À travers l’œilleton, j’aperçus Lola. Sa présence me fit un choc et je lui ouvris dans la seconde.
— Je ne t’ai pas vu au lycée aujourd’hui, alors je m’inquiétais.

J’avais du mal à croire ce qu’elle venait de dire et cela devait se lire sur mon visage. Son sourire disparut en un instant.
— Je n’ai pas été tout à fait honnête avec toi ?
Je décidai de feindre l’ignorance et lui demandai pourquoi.
— Ne fais pas l’idiot, tu as bien dû te rendre compte que quelque chose n’allait pas.

Je regrettai de ne pas avoir pris sa question au sérieux lorsque je vis ses yeux se remplir de larmes.
— Tu voulais me parler de Kaenel ?
— Oui, fit-elle dans un sanglot. Comment l’as-tu découvert ?
— J’ai surpris une conversation au lycée.

Je n’avais pas envie de m’étendre sur le fait que j’avais épié cette conversion et surtout sur sa conclusion tragique. Face à moi, Lola était secouée de spasmes et les larmes coulaient sur ses joues. Je n’avais qu’une envie, qu’elle cesse de pleurer.
— Dis-moi vraiment pourquoi tu es venue me voir.
— Pour que tu m’aides à lui dire que c’est fini.

Après vingt minutes de paroles que j’espérai réconfortantes, Lola finit par se calmer. Elle m’avait fait promettre de la retrouver en début de soirée dans le jardin d’enfants à proximité de chez Kaenel. Elle voulait que je l’accompagne pour aller lui dire qu’elle le quittait.

Je ne voyais pas en quoi ma présence lui serait utile, mais je ne pouvais me résoudre à la laisser se débrouiller toute seule. Je me replongeais dans mes livres. Cependant, je ne pus écarter les pensées qui me harcelaient.

Ce fut presque avec soulagement que je sortis. J’avais laissé un mot dans le vide-poche pour informer ma mère que j’étais allée chez Lola. Je n’avais pas mentionné d’heure de retour, je savais donc qu’elle s’inquiéterait.

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