mercredi 25 novembre 2009

Le pendule du vorcier - Episode 25

Un mois plus tard, Lola n’était toujours par reparue. Pourtant, même si je n’avais plus le moindre sentiment pour elle, je continuai d’espérer la revoir. Sa disparition était passée inaperçue au lycée. Ses parents avaient déménagé et les professeurs avaient reçu un courrier pour confirmer cette version.

Je n’avais pas non plus revu Alex depuis la nuit de l’incendie. Le portail de sa maison était verrouillé et je n’avais pas osé escalader la grille. J’étais persuadée qu’elle savait ce qui était arrivé à ma petite amie, mais je n’étais pas certain d’avoir envie de l’entendre.

Pour moi, il n’était plus question de mener une existence d’adolescent ordinaire. Cette rencontre brutale avec un univers surnaturel m’avait rendu mélancolique et soucieux. Je préférais désormais la solitude et m’étais approprié le parc qui s’étendait derrière le lycée.

J’étais assis sur un banc lorsque Mathilde vint me rejoindre. Mon premier geste fut d’éteindre la cigarette que j’étais en train de fumer. Je préférais rester discret sur cette mauvaise habitude que je devais à Alex.
— J’ai demandé à Rémi où tu étais passé et selon lui tu traines souvent ici, dit-elle en s’asseyant à côté de moi.

Cette visite était des plus surprenantes. Je m’étais mis à éviter tout ce qui pouvait me rappeler l’existence de Lola. Cela faisait plus d’un mois que je ne lui avais plus adressé la parole.

Mon silence la mit mal à l’aise, c’était devenu ma meilleure technique pour éviter les questions. Pourtant, elle n’abandonna pas.
— Je suppose que tu n’as pas eu de nouvelles de Lola.
— Non.
— C’est triste, ce qui lui est arrivé.

Le tour que prenait cette conversation ne me plaisait pas du tout. Je m’apprêtais à me lever, mais Mathilde me retint.
— Personne ne parle de ce qui lui est arrivé, comme si tout le monde avait oublié son existence. J’ai l’impression que mon amie était un fantôme, que j’étais la seule à la voir, à me souvenir d’elle.

J’allais lui répondre que Lola avait simplement déménagé, lorsque je vis les larmes qui perlaient au coin de ses yeux. Les verres de ses lunettes rendaient ses larmes encore plus grosses. Je réalisai qu’il n’y avait rien à répondre, juste à l’écouter et à la rassurer. J’eus envie de déposer un baiser sur ses joues piquetées de taches de rousseur.

Comme elle fixait toujours ses pieds, j’approchai mon visage d’elle. Au dernier moment, elle se tourna vers moi et mon baiser atterrit sur ses lèvres. Je me serais attendu à une gifle, mais Mathilde se contenta de sourire.

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