lundi 2 novembre 2009

Le pendule du vorcier - Episode 15

Ma mère n’était toujours pas arrivée lorsque je me mis au lit. Dès que j’avais passé la porte, je sus que je ne serais pas capable d’aller en cours aujourd’hui. Je ne pris même pas la peine de régler mon réveil.

Pour une fois, ma mère se laissa prendre à ma simulation de maladie.
— Je t’avais bien dit de te coucher tôt hier. Tu as vraiment une tête affreuse, tu travailles trop.
— Non, non. Ça va très bien au lycée. J’ai juste pris froid en rentrant, ça ira mieux demain.

Après son départ, je me rendormis sans chercher à me souvenir de ce que j’avais fait la veille. Je me réveillai à nouveau en début d’après-midi et me levai pour aller rendre visite à Alex.

Le portail grinçant de sa demeure était entrouvert, tel que je l’avais laissé ce matin. La porte non plus n’avait pas été verrouillée. Je montais l’escalier quatre à quatre pour arriver dans la seule pièce que je connaisse ici : le salon. Alex s’y trouvait. Elle n’avait pas quitté le fauteuil où je l’avais laissée quelques heures plus tôt, mais elle avait repris conscience. Elle me demanda d’aller lui chercher quelques bouteilles.

Il me fallut plusieurs minutes pour trouver la cuisine et ouvrir tous les placards. Les seules bouteilles que je trouvai étaient en verre noir avec des étiquettes écrites à la main. Je les rapportai dans le salon avec un verre. Je détournai les yeux tandis qu’Alex remplissait le verre d’un épais liquide rouge sombre. Le crissement de ses canines contre le verre et le bruit qu’elle fit en buvant suffirent à mettre mon imagination en marche.
— C’est bon, tu peux arrêter de regarder le plafond.

Il aurait été inutile de prétendre que je n’étais pas mal à l’aise. Je me sentais nauséeux, même si je préférais qu’elle se nourrisse du contenu d’une bouteille plutôt que de celui d’un être vivant. Je fus donc soulagé de la voir reposer son verre. Elle se cala plus confortablement dans son fauteuil et ferma les yeux.
— Tu peux y aller maintenant, il faut encore que je dorme.

Je rentrai chez moi et passai une grande partie de l’après-midi à lire. J’avais besoin de me changer les idées. Je n’avais pas envie de repenser à ce que j’avais vu la nuit dernière. Lola sur le pas de la porte embrassant un homme qui s’était révélé être Kaenel.

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