Le bruit d’une porte en train de s’ouvrir me redonna l’espoir d’être secouru. Malheureusement, le miroir du salon ne reflétait qu’un corridor vide. Si je devais être sauvé, ce serait par un courant d’air. Les deux sorciers ne semblaient s’être aperçus de rien. Lola remettait la toile en place sur la table, ensuite, Kaenel me releva.
Soudain, Lola poussa un cri aigu. En fait de vent, c’était une personne qui venait d’entrer. J’eus à peine le temps de jeter un regard sur la silhouette qui se tenait à l’entrée du salon. En dépit de la faible luminosité et du fait que le sorcier me poussa à l’écart, je reconnus la figure blafarde d’Alex.
Je retrouvai mon équilibre juste au-dessus du pentacle. Un claquement sec retentit, suivi de plusieurs autres. Je tournai la tête assez vite pour voir Alex lâcher l’arme qu’elle tenait à la main et reculer dans le couloir. Des tiges de bois empennées lui sortaient de la poitrine. Les doigts crispés sur les plumes noires, elle fit un dernier pas en arrière, puis s’affala contre le mur.
Un bruit d’engrenage dans mon dos m’informa que le sorcier était en train de recharger son arme. Je sortis de la pièce en vitesse, bousculant Lola au passage. Alex était allongée sur le sol, un liquide sombre suintait autour des tiges. Ses lèvres rouges étaient tordues en un rictus de douleur. Pourtant, elle gardait les yeux ouverts et elle paraissait encore lucide.
Je m’agenouillai à côté d’elle. Ses iris trop pâles se fixèrent sur moi, tandis que j’examinai ses blessures. Ce n’était pas des flèches que Kaenel lui avait tirées dessus, mais des carreaux d’arbalète. J’avais encore quelques minutes avant qu’il ne puisse tirer de nouveau, j’en profitai pour tenter d’arracher l’un des carreaux.
Alex grimaça, puis repoussa ma main.
— Je vais me débrouiller toute seule avec ses deux là. Contente-toi de filer.
J’acquiesçai, même si je ne voyais pas comment elle comptait se sortir de cette situation. Avec un faible sourire, elle extirpa le carreau enfoncé dans son épaule.
Mon premier réflexe fut de prendre la direction de la porte d’entrée. Cependant, le souvenir des ombres qui m’y avaient assailli me fit renoncer. Je n’avais pas les capacités d’Alex que je soupçonnais d’être surnaturelles.
Le cliquètement de l’arbalète précéda la salve de carreaux qui se plantèrent dans le mur au-dessus de nous. J’étais protégé par le cadre de la porte et Alex avait rampé pour se mettre à l’abri. Je la vis ramasser la batte de baseball qu’elle avait apportée en guise d’arme.
Aucun de nous n’était blessé, mais pour sortir il m’aurait fallu que je traverse le couloir. Dans ce cas, j’aurais été une cible parfaite pour Kaenel. Je fis donc demi-tour et m’engageai dans l’escalier.
vendredi 13 novembre 2009
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