Comme par magie, Lucifer apparut derrière elle et miaulant de toutes ses forces pour attirer son attention.
— Je pense qu’il a faim, dit Corentin lorsqu’il reposa son bol vide sur la table.
Les miaulements appuyèrent ce commentaire. Sa maîtresse ignora néanmoins sa détresse et jeta trois cuillerées de café en poudre dans le filtre de son antique cafetière.
— Il est encore trop tôt pour que je lui donne de la boîte, expliqua-t-elle. Ce chat n’est qu’un ventre sur pattes.
L’adolescent se retint d’ajouter que les crocs du félin lui servaient tout autant à manger qu’à mordre. Cependant, il avait encore la bouche pleine de pain et il n’avait pas le temps de bavarder avec sa tante.
Cette dernière ne se formalisa pas de son silence, elle-même n’étant pas une créature très sociable au saut du lit. Le café améliorait les choses, mais elle demeurait somnolente jusqu’à neuf ou dix heures et ne prenait aucun rendez-vous avant cet horaire.
Corentin quitta la cuisine après avoir débarrassé la table de ses affaires. Le nez dans sa tasse de café sa tante marmonna des paroles qu’il interpréta comme étant un souhait de bonne journée.
Le reflet qu’il croisa dans le miroir de l’entrée, juste avant de sortir, le poussa à perdre quelques secondes afin d’aplatir ses mèches de cheveux désordonnées. À peine disciplinés par la douche, ses épis châtains continuaient de pointer à la verticale. Peu satisfait du résultat obtenu, l’adolescent soupira, puis chaussa une paire de tennis blanches dépourvues de marque. Il enfila ensuite sa veste, ramassa son sac de cours et sortit de la maison.
vendredi 9 juillet 2010
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