Corentin poursuivit ses recherches, en vain. Il s’apprêtait à abandonner pour retourner au lycée quand son compagnon demanda d’un ton suspicieux :
— Tu savais que c’était des runes ?
Cette question le surprit, puis il réalisa que Fabrice ignorait tout du forum sur lequel il avait passé sa soirée. Ses pensées passèrent du jardin de Ceridwen, à ses exercices de mathématiques, puis finir sur les cours qui allaient reprendre très bientôt. Il s’exclama :
— Il faut que j’aille en maths !
Sans prendre le temps de répondre à son ami, il tourna les talons et repartit en direction du lycée. Inquiet à l’idée d’être signalé comme absent, il courut encore plus vite qu’à l’aller. Ses efforts furent couronnés de succès, il réussit à atteindre le portail juste avant que les surveillants ne le referment, puis il monta les escaliers quatre à quatre jusqu’à sa salle de cours.
Son retard lui valut une remontrance du professeur, ainsi qu’une obligation de corriger l’exercice au tableau. Les réponses qu’il avait griffonnées dans son cahier durant le cours d’espagnol l’aidèrent à démarrer, mais il fut perdu dès la quatrième question. Monsieur Joly fit taire les commentaires désobligeants de ses camarades et, constatant qu’il ne parvenait pas à avancer, il envoya l’un des élèves moqueurs le remplacer.
Une fois retourné à sa place, Corentin sentit la chaleur quitter peu à peu son visage. Il avait les joues et les oreilles en feu, autant à cause de sa course pour regagner le lycée que de sa timidité. Soudain, il réalisa que, non seulement, il avait abandonné Fabrice sur le terrain de basket, mais qu’en plus, il n’avait même pas répondu à sa question sur les runes.
vendredi 23 juillet 2010
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