Un long moment de silence ponctua ses explications enthousiastes. Devant le regard perdu de Fabrice, l’adolescent s’inquiéta :
— Tu as compris quelque chose ?
— Que dalle ! J’ai juste compris que c’était un truc magique, comme la disparition de mes souvenirs.
Bien qu’il soit involontaire, le rappel de cet épisode plongea Corentin dans sa culpabilité. Afin de dissimuler son trouble, il dirigea vers le poteau où il avait décrypté les runes. Son compagnon sur les talons, il s’accroupit sur le goudron à la recherche des symboles.
Il observa avec attention chacun des gribouillages inscrits dans la peinture bleue, mais ne vit de runes nulle part.
— J’ai pas rêvé, marmonna-t-il. Ils étaient bien là hier.
Derrière lui, Fabrice avait préféré allumer une cigarette plutôt que de l’aider. Néanmoins, son comportement finit par l’intriguer, car il lui demanda :
— Tu n’arrives plus à les retrouver ?
— Non. Je me rappelle vaguement des endroits où elles étaient, mais il n’y a plus rien.
Afin de prouver son affirmation, il désigna une zone où la peinture avait été grattée jusqu’au métal.
— Ici, il y avait une espèce de lettre qui ressemblait à un B.
— Maintenant, il n’y a plus rien. On dirait que ça a été effacé récemment.
— Tu crois ?
Fabrice opina.
— Je vois mal qui se serait amusé à gratter uniquement les runes, à part la personne qui les a dessinées.
Cette hypothèse mit les deux garçons mal à l’aise. En effet, cela pouvait signifier qu’ils avaient fait l’objet d’une surveillance quand ils avaient joué sur ce terrain la veille. Leur disparition rendait ses runes d’autant plus intrigantes, bien qu’ils ignorent si elles avaient un lien quelconque avec le sujet qui les préoccupait tous les deux : Gwenaëlle.
mercredi 21 juillet 2010
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