lundi 4 octobre 2010

Chapitre 8 de Limonade - Episode 1

De retour chez ses parents, Fabrice continuait de penser aux événements de l’après-midi. Au lieu d’éclaircir ses souvenirs, le rituel l’avait plongé dans des abîmes de perplexité. S’il parvenait à accepter que le bracelet se soit détruit à son contact, les phénomènes qui avaient précédé cette destruction lui échappaient toujours. De plus, il n’arrivait pas à comprendre la manière dont Corentin s’y était pris pour le rendre imperméable à ce type de sortilège.

Jamais il n’aurait imaginé que son ami dispose de pouvoirs magiques, ce genre de choses n’était bon que pour les films ou les livres fantastiques. Cependant, celui-ci avait tout de suite compris que le bijou avait des facultés malfaisantes. Ses capacités semblaient plus étendues que l’utilisation de runes et il n’avait pas la moindre ce dont l’adolescent était réellement capable.

Afin de réfléchir tranquillement à qui lui était arrivé plus tôt dans l’après-midi, il monta se terrer dans sa chambre. Ce qui le troublait le plus dans la réaction violente de Corentin, c’était qu’il ait pris la défense de Gwenaëlle. En effet, il lui semblait logique qu’elle soit l’auteure de l’envoûtement qui l’avait attaché à elle. Pourtant, son ami refusait d’envisager cette éventualité, aveuglé par ses sentiments.

La sonnerie du téléphone retentit dans le couloir, mais Fabrice ne prit pas la peine de se lever. Il entendit sa mère décrocher, puis elle l’appela :
– Fabrice, c’est pour toi !

Peu disposé à parler à quiconque, il ne répondit pas. Son mutisme ne découragea pas sa mère qui réitéra ses appels. Au bout de la quatrième fois, il daigna se lever de son lit et descendit prendre le combiné.
– Allo.
– Salut Fab ! C’est Nicolas.
– Qu’est-ce tu veux ?

La brutalité de la question ne découragea pas son interlocuteur qui poursuivit :
– Tu te rappelles du devoir maison de physique ?
– Non, il faut le rendre quand ?
– Demain. Je suppose que tu ne l’as pas encore fait.
– Non, mentit l’adolescent.

Les espoirs de Nicolas d’obtenir les réponses au devoir sans effort furent réduits à néant par ce simple mot. Il n’insista pas, ce qui permit à Fabrice de raccrocher aussitôt.

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