Cependant, cet échange téléphonique fit naître une idée afin de glaner quelques informations à propos de Gwenaëlle. Il remonta dans sa chambre et, après avoir fouillé dans ses tiroirs, revint dans le couloir, muni du numéro d’Anne-Sophie.
La mère de son ancienne camarade décrocha très vite, mais, quand il demanda à parler à Anne-So, elle répondit :
– Elle n’est pas ici, toute la semaine elle est en pension à Rennes.
– Ah.
Fabrice se traita mentalement d’imbécile. Il savait très bien qu’elle ne pouvait pas vivre chez ses parents et au pensionnat Notre-Dame en même temps.
– Je rappellerais ce week-end dans ce cas. Pardon de vous avoir dérangée.
– Attends, dit la femme au bout du fil. Anne-Sophie ne va pas rentrer ce week-end, elle a une activité prévue avec un club à son école.
– Son club d’approfondissement en histoire ?
– Oui, c’est ça. Elle va visiter une sorte de monument celte avec des amies et leur professeur.
Une fois de plus, le groupe d’adolescentes se rassemblait sous la houlette de leur professeur d’histoire. Le rôle de ce dernier lui parut de plus en plus étrange ; un tel investissement au profit d’une poignée d’élève était extrêmement rare.
– Y a-t-il un moyen de la joindre à Notre-Dame ?
Comme son interlocutrice parut hésiter, il insista :
– C’est très urgent et cela concerne une amie commune. Il faut absolument que je lui parle.
– Nous lui avons acheté un tatou à la rentrée, commença-t-elle.
Fabrice imagina d’abord l’animal d’Amérique du Sud roulé en boule dans sa carapace, puis il se le représenta dans la chambre d’Anne-So. Il se souvint ensuite que le Tatoo était aussi un appareil électronique vendu par Motorola.
Distrait par ces considérations zoologiques, il pria la mère de sa camarade de répéter le numéro qu’il recopia sur un mémo posé à côté du téléphone.
– Si c’est urgent, tu peux essayer de la joindre. Elle te rappela si elle en a le temps, elle très occupé au lycée.
– Merci, madame.
L’adolescent ne prit même pas la peine de reposer le combiné. Dès que le signal eut cessé de résonner dans l’écouteur, il composa le numéro d’Anne-So. La voix artificielle d’une messagerie automatique l’invita à parler après le bip sonore ou à composer un code. Il opta pour la première solution, délivra son message, puis raccrocha.
mercredi 6 octobre 2010
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