Puisqu’il ne disposait d’aucun moyen de poursuivre ses recherches dans cette direction, Corentin rangea la feuille dans l’un de ses tiroirs. Il sortit ensuite de son sac à dos les cours qu’il devait réviser pour le lendemain. Parmi ses exercices de mathématiques, il retrouva le dessin représentant la cité cristalline qu’il n’avait toujours pas achevée.
Avant que la raison qui lui dictait de travailler au lieu de dessiner n’intervienne, il reprit son crayon. Il affina les tours de cristal, ajouta des passerelles et des nuages dans les interstices, puis plongea dans les méandres du labyrinthe. Plutôt que de peaufiner une création artistique, l’adolescent avait l’impression de clarifier la vision d’une scène issue de son esprit.
Sans avoir conscience des déplacements de sa main, il suivait les lignes courbes et le visage déformé qui se reflétait sur les parois translucides. Lorsqu’enfin la personne à l’origine de ces reflets apparut sous la pointe de son crayon, il eut la surprise de la trouver étrangère à son dessin. Sa tenue était celle d’un adolescent comme ceux qu’il croisait tous les jours au lycée et son attitude exprimait son désespoir d’être enfermé dans cette prison de cristal.
Corentin frissonna en se demandant quel sinistre présage il venait de représenter. Le décor ne lui était pas familier, alors il se concentra sur le prisonnier du labyrinthe. Son sang se figea lorsqu’il reconnut Fabrice. La finesse du tracé le rendait clairement identifiable et, bien qu’il ne l’ait jamais vu aussi triste, il n’avait aucun doute sur le fait qu’il s’agisse de son ami.
Il n’eut pas le temps de s’interroger davantage sur ce qu’il devinait être une dangereuse prémonition. L’heure du dîner approchait et il avait pour habitude d’aider sa tante à le préparer. Il descendit dans la cuisine afin de mettre le couvert, mais il garda pour lui-même ses inquiétudes et Évelyne ne lui posa aucune question.
lundi 25 octobre 2010
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