Il paya le prix de sa tranquillité, ou de sa lâcheté, à son retour chez sa tante. Dès qu’il eut passé la porte, cette dernière le soumit à un interrogatoire en règle :
– Comment c’est passé ta journée ?
– Normal. Mon prof de sciences est toujours malade, alors j’ai fait mes devoirs au lycée.
– Et Fabrice ?
– Pas vu.
Il ne s’agissait pas d’un mensonge à proprement parler, mais d’un mensonge par omission. Cependant, à en juger par l’expression qui traversa le visage d’Évelyne, elle n’en croyait pas un mot.
– Tu devrais lui parler au plus tôt. Ce n’est pas bon de rester dans l’attente. Qui sait ce qu’il pourrait imaginer si tu ne lui donne pas ta version de l’histoire ?
– Je le verrai demain, promit son neveu avant de filer dans sa chambre.
En dépit de sa promesse, il ne fit aucun effort afin de rencontrer son ami. À chaque fois qu’il y songeait, une boule d’angoisse se formait dans sa poitrine. Le vendredi s’écoula sans accroc, même s’il ne cessait d’osciller entre l’envie de suivre les recommandations de sa tante et celle de ne plus jamais adresser la parole à Fabrice.
Il surveilla néanmoins les conversations entre élèves, à l’affut de la moindre mention de son prénom ou des phénomènes magiques dont il était à l’origine. Cette méfiance lui usait les nerfs, mais il redoutait davantage de se confronter au possible auteur des rumeurs qu’il craignait de surprendre.
Le soir même, au lieu de préparer ses affaires pour renter chez ses parents, il prépara son sac et mit son réveil en marche. Il s’endormit ensuite, le regard fixé sur les étoiles fluorescentes au-dessus de son lit.
vendredi 12 novembre 2010
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