Alors qu’il relisait ses brouillons d’exercices, le professeur vient à la rencontre de Fabrice. Celui-ci sortit une feuille pliée en quatre de son sac et demanda :
– J’ai essayé de faire des exercices avec les intégrales, mais je bloque sur les suites infinies.
Le contenu de cette question échappa complètement à Corentin qui replongea dans ses résolutions d’équations. Il entendit à peine le professeur passer à côté de lui, puis, voyant qu’il travaillait, aller s’occuper d’une élève au premier rang.
– Tu as besoin d’un coup de main ? proposa Fabrice.
– Tu n’as pas des exercices à faire, toi aussi.
Son ami sourit et désigna le titre de son livre : Algèbre et analyse.
– Ce n’est pas au programme du bac, précisa-t-il. Je viens ici quand il y a des trucs que je ne comprends pas.
Leur bavardage attira l’attention du responsable du cours qui leur jeta un regard sévère. Fabrice répondit aussitôt :
– Je vais l’aider pour les…
– Équations du premier degré, continua Corentin.
Ayant obtenu l’autorisation de travailler ensemble, les deux adolescents rapprochèrent leurs bureaux.
– Alors comme ça, tu galères avec les équations du premier degré ? demanda Fabrice sur un ton ironique qui échappa à son interlocuteur.
– Oui, j’ai jamais été bon en maths. J’y comprends rien.
Le regard désespéré qui accompagnait ce constat suscita en réponse un sourire moqueur.
– Maintenant, tu sais comment je me sens face à toutes ces histoires de magie et des sortilèges.
Cette remarque raviva les inquiétudes de Corentin. Néanmoins, l’attitude de son ami ne trahissait ni peur, ni méchanceté, juste un détachement de façade qui lui permettait de ne pas perdre pied.
– Si ça peut te rassurer, j’en suis à peu près au moins point que toi. Je n’avais aucune idée de ce que je faisais quand je t’ai exorcisé.
– Ça ne me rassure pas du tout, murmura Fabrice, le nez dans le livre de mathématiques de seconde.
– Je suis désolé.
Bien que ces excuses ne soient pas les premières que l’adolescent ait prononcées, elles reflétaient une intensité et une sincérité qui les mirent tous deux mal à l’aise.
mercredi 17 novembre 2010
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