Dès que leurs boissons furent servies, l’adolescent demanda :
– Tu as eu des nouvelles de Gwen récemment ?
– Non, elle fait sa mauvaise tête en ce moment.
– Pourquoi ?
– Tu es prêt pour un nouvel épisode des histoires de la famille Gennec ?
Cette introduction fit place aux complications familiales qui avaient suivi le divorce des parents de Gwenaëlle. À l’attention de Fabrice, le frère de celle-ci résuma les conséquences du divorce qui avait eu lieu trois ans plus tôt.
– Je suis allé vivre avec mon père et sa nouvelle compagne, Véronique, pendant que Gwen restait seule avec notre mère. Cory pourra confirmer qu’elle n’allait pas très bien à cette période.
L’intéressé hocha la tête afin d’appuyer le récit sans l’interrompre ; Ghislain poursuivit :
– L’année dernière, notre mère s’est remariée avec Georges qui a déjà une fille de neuf ans, Sandra. Autant dire tout de suite que, entre ma sœur et elle, c’est la guerre perpétuelle. Même quand je ne viens passer qu’un après-midi, il y a forcément des portes qui claquent, des cris et des crêpages de chignons.
– Gwenaëlle ne m’en a jamais parlé, commenta Fabrice.
– Vu que c’est toujours elle qui commence, elle ne doit pas s’en vanter.
Corentin ne partageait pas ce point de vue et exprima son désaccord d’une moue crispée, ce qui n’empêcha pas l’étudiant de révéler les quatre vérités à propos de sa sœur :
– Toujours est-il que, depuis ce remariage, Gwen est devenue une vraie furie. Georges essaye de remettre de l’ordre, mais elle n’en fait qu’à sa tête.
– Tu disais que Gwen n’allait pas très bien, coupa l’adolescent, désireux de changer de sujet.
– Ah oui, Véronique et papa vont avoir une petite fille.
– C’est super ! s’exclama-t-il.
– Va expliquer ça à Gwen, elle est persuadée qu’ils veulent la remplacer par cette petite sous prétexte qu’elle va s’appeler presque comme elle.
– Quel sera son prénom ? s’enquit Fabrice.
– Gaëlle.
La ressemblance entre les deux prénoms était flagrante, pourtant cela ne révélait pas d’intention de chasser Gwenaëlle de sa propre famille. Toujours avec le sourire, Ghislain déclara :
– Bon, il va falloir que je vous laisse. Ma copine va finir par s’impatienter.
Il se leva afin de régler les consommations, puis quitta le bar avec un signe de la main.
vendredi 26 novembre 2010
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