La nouvelle de Richard Mesplède « Quinte Flush » commence comme un western classique qui deviendrait de plus en plus exagéré et illogique au fil des pages. Pourtant, chaque détail en apparence loufoque trouve sa place dans la conclusion, confirmant l’importance accordée à Black Mamba pour la chute. Bon à savoir, ce texte figure aussi au sommaire de l’anthologie « Mystère et mauvais genre » des éditions Sombres Rets.
Le changement d’atmosphère est radical avec les « Futures stars » de Serena Gentilhomme. Dans un décor impersonnel qui tranche avec le saloon crasseux du précédent récit, deux personnages évaporés parlent, s’embrassent et dévoilent leurs secrets. Le décalage entre les attitudes des héros et le fait-divers tragique dans lequel ils sont impliqués apporte une touche d’humour bienvenue.
Je dois admettre que j’ai toujours un brin d’inquiétude avant d’attaquer un texte de Timothée Rey. Dès les premières lignes de « Zap ! », l’influence de son style bourré de néologisme rend l’immersion difficile. Il faut du temps pour s’adapter à la narration et à la technologie employée. Cependant, l’histoire qu’il raconte, une variation SF sur le thème du crime parfait, mérite que l’on s’y accroche.
Pour finir, la nouvelle de Bénédicte Taffin donne une dimension plus intimiste à cet opus avec sa nouvelle « Relation Mère-Fille ». Le mélange entre les technologies SF et les souffrances humaines se fait avec naturel ; chaque élément s’appuie sur l’autre pour amener le récit jusqu’à sa conclusion. Je m’attendais à chute aux allures de révélations, toute en demi-teinte et en émotion contenue, et je n’ai pas été déçue. Je regrette cependant que tant de détails soient restées dans l’ombre à cause du format court inhérent à la nouvelle.
Les dossiers et interviews qui complètent cette revue m’ont davantage intéressée que d’habitude. Par contre, les trois bande-dessinées m’ont moins séduites malgré leur excellente qualité. J’ai trouvé que les illustrations des nouvelles ont été particulièrement réussies dans ce numéro. Les dessinateurs sont parvenus à coller à l’ambiance de tous les textes et, comme je les ai tous aimés, j’ai trouvé tous les dessins vraiment chouettes.
En conclusion, je dirais que ce numéro est celui que j’ai le plus apprécié depuis mon abonnement. Alors que généralement, au moins l’un des textes me laisse de marbre, cela n’a pas été le cas dans celui-ci.
vendredi 10 décembre 2010
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