Le deux-roues de Fabrice était le dernier véhicule stationné sur le parking. Il déverrouilla l’antivol sous le regard de son ami qui s’inquiéta soudain au sujet de la semaine à venir.
– Comment on va faire pour Charline ?
– Qu’est-ce que tu comptes faire ?
– Elle sait sûrement plus de choses que moi sur la magie. Elle aura peut-être des informations à nous donner sur ton sortilège, ou sur Gwen.
La réponse de l’adolescent fut étouffée par la visière de son casque. Il la releva, mais ne partagea pas ses doutes à propos de l’aide qu’ils pouvaient attendre de cette magicienne.
– On verra ça plus tard, dit-il en montant sur sa moto.
– OK. Je penserais à prendre mes dessins.
– À lundi, Cory !
Avant que son ami ne réponde, il démarra et sortit en trombe du parking. Une fois que son ami eut disparu dans la circulation, Corentin se rendit devant le lycée pour y attendre son bus.
Le temps que celui-ci arrive, il plongea dans des souvenirs de l’époque où la famille de Gwen se déchirait. La jeune fille avait passé plusieurs mois enfermée dans un silence farouche duquel aucune de ses tentatives pour l’en faire sortir n’avait abouti.
Une après-midi, il était passé la voir dans sa chambre à l’improviste et l’avait surprise recroquevillée sur son lit pleurant à chaudes larmes. Ne sachant que faire, il était resté debout dans l’embrasure de la porte à la regarder hoqueter. Quand elle l’avait aperçu, elle avait cessé de sangloter et s’était jetée à son cou. Lovée contre lui, elle avait nié son chagrin bien que ses yeux fussent encore brillants de larmes.
Plus jamais il ne vit son amie exprimer sa tristesse de cette manière. Lorsque son père quitta le domicile familial, elle se permit à peine un soupir ennuyé. Seul Corentin parvenait à deviner les émotions qui agitaient son esprit derrière son visage impassible.
mercredi 1 décembre 2010
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