Fabrice reprit le fil de la discussion :
– En fait, peut-être qu’on arrivera mieux à comprendre tes dessins en prêtant attention aux détails.
– Par exemple, le casque qui est apparu ou alors les livres sur les étagères.
Il acquiesça, puis suggéra :
– Il faudrait examiner tous tes dessins et chercher les symboles cachés. Avec ça nous arriverons peut-être à y voir plus clair.
Corentin se mit aussitôt à l’ouvrage. Alors que son ami recensait chacun des éléments de la série représentant Gwenaëlle sous les traits d’une sorcière, il se plongea dans la contemplation des autres dessins.
L’impression de tristesse qui imprégnait le visage androgyne de l’ange perché sur les murailles attira son attention. La douleur et la solitude de cet être aux ailes de plumes étaient palpables. Ces émotions s’accordaient avec la silhouette tordue de la tour encerclée de tiges de métal.
Aucun élément du monde réel n’apparaissait dans ce dessin. L’adolescent passa à celui sur lequel se trouvait la femme masquée. Le personnage, encapuchonné dans une tenue sombre, se tenait debout sous un arbre. Une multitude de grigris ésotériques étaient suspendus à ses branches noueuses.
Le hurlement de la sonnerie interrompit son examen. Fabrice s’empara de son sac, puis se leva :
– J’ai TP de chimie. C’est pas un cours que je peux sécher.
– OK.
– Par contre, j’ai repensé à ce que tu m’as raconté sur Charline Kim.
– Qu’elle maîtrise assez les runes pour être l’auteure de celles du poteau de basket.
– Oui. Ça serait bien qu’on reparle d’elle.
Pressé par la courte durée de la pause, il s’apprêta à quitter la bibliothèque. Cependant, Corentin le retint.
– On se retrouve sur le parking à midi.
– D’accord, mais ne m’attends pas pour manger. Je serais sûrement retard, dit-il avec un sourire d’excuse anticipée.
L’adolescent le laissa partir. Il attendit que le calme revienne dans la salle de lecture pour retourner à ses dessins.
lundi 27 décembre 2010
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